Palais de Justice de Tunis (Ph. d’archives).
Le décret relatif aux conditions de candidature à l’Institut supérieur de la magistrature (ISM) continue de mobiliser les étudiants en droit qui exigent son retrait.
Les étudiants des différentes facultés de droit de la république ont observé, mardi 11 avril 2017, à la Kasbah, un sit-in pour réclamer le retrait du décret n° 345 relatif aux conditions de candidature à l’Institut supérieur de la magistrature (ISM).
Les étudiants ont jeté des pierres en direction des forces de l’ordre qui ont riposté violemment. Les heurts ont fait quelques blessés légers parmi les premiers.
Selon le ministère de l’Intérieur, l’intervention des forces de l’ordre a été la réplique adéquate au caractère violent de la manifestation, le jet de pierres ayant blessé un officier à la tête.
Par ailleurs, des accrochages ont eu lieu entre les étudiants membres de l’Union générale des étudiants tunisiens (Uget, syndicat de gauche), et ceux de l’Union générale tunisienne des étudiants (UGTE, islamiste).
Le décret 345 du 9 mars 2017, qui restreint le droit de candidature à l’ISM à l’étudiant titulaire du mastère en droit, a été contesté aussi bien par les étudiants, qui y ont vu une limitation supplémentaire des chances d’embauche, que par le cadre enseignant et les doyens des facultés de droit, qui y voient une mesure unilatérale prise par le gouvernement sans consulter les facultés et les instituts chargés de la formation.
Il est à rappeler que le ministre de la Justice Ghazi Jeribi a annoncé, il y a trois semaines, que les nouvelles dispositions ne seront appliquées que pour les étudiants qui entameront leur cursus de formation en droit aux universités tunisiennes à partir de l’année universitaire 2017-2018. Cette dérogation ne semble pas avoir convaincu les étudiants qui réclament le retrait total et définitif du décret.
Abderrazek Krimi
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