Youssef Chahed a déclaré hier que la forte baisse du dinar tunisien (TND) est «le reflet de la situation actuelle de la balance commerciale et de la balance des paiements».
Le chef du gouvernement, qui répondait aux questions de Radio Sfax, vendredi 21 avril 2017, à ce sujet, a, par ailleurs, souligné les indicateurs positifs qui donnent l’espoir en «notre capacité à changer les choses», ajoutant que la situation actuelle du dinar tunisien n’est pas aussi inquiétante que le font croire certains analystes économiques, appelant les investisseurs à «ne pas paniquer», car, a-t-il assuré, le gouvernement est en train de travailler pour trouver les moyens de redresser la situation de l’économie nationale.
Il est à rappeler que à la ministre des Finances Lamia Zribi a déclaré, cette semaine, qu’il faille s’attendre à de nouvelles dévaluations progressives du dinar, qui est encore au-dessus de sa valeur réelle, précisant que l’euro vaut actuellement, en réalité, 3 TND.
Cette déclaration, qui a provoqué un vent de panique chez certains investisseurs et importateurs, a suscité des controverses, certains allant jusqu’à demander le limogeage de Lamia Zribi pour incompétence, puisque, de leur point de vue, elle a non seulement été incapable, durant les mois qu’elle a passés à la tête du ministère des Finances, de maîtriser une chute du TND qui a commencé depuis déjà plusieurs années, mais elle se permet aussi le luxe d’accélérer cette chute avec ce genre de déclaration qu’elle s’est habituée à faire et qui aggravent la crise de l’économie tunisienne.
D’autres observateurs saluent, par contre, la ministre pour son courage, sa franchise et sa capacité à dire les choses telles qu’elles sont, estimant qu’il devient impératif, aujourd’hui, pour toutes les parties de savoir où en sont réellement les choses pour que chacun prenne sa responsabilité, notamment dans les conditions de crise sociale actuelle, alimentée par certaines parties se disant patriotes, mais qui ajoutent l’huile sur le feu des tensions sociales et n’aident nullement à améliorer la situation dans pays au moment où il fait face à une crise financière sans précédent dans son histoire récente.
Ceux qui ont des solutions miracles n’ont qu’à les partager avec le gouvernement, sinon ils feraient mieux de se taire et de ne pas envenimer davantage la situation.
Abderrazek Krimi
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