Le parti islamiste Ennahdha, fidèle à sa duplicité légendaire, garde un pied parmi les manifestants de Tataouine, et un autre au siège du gouvernement à la Kasbah.
En effet, l’ancien chef du gouvernement provisoire, Ali Larayedh, aujourd’hui député d’Ennahdha, a déclaré, aujourd’hui, lundi 22 mai 2017, à Nessma TV, que son parti soutient les manifestants de Tataouine, estimant que leurs revendications sont légitimes, tant que leurs protestations restent pacifiques.
Le dirigeant d’Ennahdha, dont le parti est allié à Nidaa Tounes et fait partie de la coalition gouvernementale actuelle, cherche ainsi à ne pas assumer la responsabilité des mauvaises politiques ayant conduit aux tensions sociales que nous observons depuis plusieurs semaines dans les régions intérieures et notamment à Tataouine, l’un des fiefs du parti islamiste qui est, rappelons-le, au pouvoir depuis janvier 2012.
Se gardant de condamner clairement les heurts qui ont éclaté, aujourd’hui, entre la police et les manifestants, ainsi que l’incendie provoqué par les manifestants au siège du district de la sécurité nationale dans cette ville du sud, M. Larayedh cherche à ménager la chèvre et le chou, en évitant de prendre une position qui risque de déplaire à ses troupes engagées contre le gouvernement à Tataouine et ailleurs.
Alors que la tension est à son comble à Tataouine et qu’elle commence à gagner d’autres régions de la Tunisie, Ennahdha cherche, à l’évidence, à prendre ses distances vis-à-vis d’un gouvernement où il est largement représenté et dont il est censé assumer toutes les politiques, toutes les décisions et, bien entendu, tous les échecs.
I. B.
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