Après Tataouine, les tensions sociales ont gagné Kebili où des habitants s’en sont pris, hier, lundi 22 mai 2017, aux sociétés pétrolières opérant dans la région.
La nouvelle tournure qu’ont pris les protestations à Tataouine (sud), avec les tentatives des manifestants de fermer la vanne de la station de pompage et de stopper ainsi le transport du pétrole par pipeline, semble inspirer d’autres régions, à l’instar de celle d’El-Faouar, dans le gouvernorat de Kebili (sud-ouest), où un groupe de protestataires se sont rué sur la station de pompage de gaz de la société Perenco et ont procédé à la fermeture de la vanne de distribution. Ils se sont, aussi, dirigé vers les sièges de plusieurs société pétrolières opérant dans la région où des négociations entre les protestataires et les unités de l’armée nationale protégeant le site ont débouché sur l’évacuation du personnel qui y travaille.
D’autre part, Shems FM a rapporté que des manifestants dans la région d’El-Golaa ont bloqué la route qui relie Kebili et Douz, en soutien aux manifestants de Tataouine et pour protester contre l’intervention violente de la part des forces de l’ordre pour les disperser.
Dans la soirée, la tension a gagné la ville de Kebili, où des manifestations ont incendié 3 voitures de la garde nationale. Les forces de l’ordre ont riposté en usant du gaz lacrymogène pour disperser les manifestants et protéger les postes de la garde nationale.
Des renforts sécuritaires et militaires ont été dépêchés dans la région, notamment dans la ville de Kebili, pour assurer la protection du siège du gouvernorat et des locaux de la garde nationale contre d’éventuelles attaques.
Il semble que le scénario de Tataouine est en train de se répéter dans d’autres régions et que les protestations sont en train de perdre leur caractère pacifique initial et commencent à menacer sérieusement la paix sociale dans les régions du sud tunisien. Les autorités sécuritaires et armées, qui ont semblé quelque peu dépassées, sont appelées à reprendre la situation en main et à maîtriser au plus vite la situation avant qu’elle ne dégénère d’autant qu’on redoute l’intrusion d’éléments extrémistes parmi les manifestants pour faire déraper le mouvement en affrontements sanglants entre la police et la population.
Abderrazek Krimi
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