La suspension pour un mois de Hizb Ettahrir, ordonnée, mardi 6 juin 2017, par la justice déplaît aux dirigeants de ce parti islamiste radical.
Ces derniers qualifient cette décision d’illégale et dénoncent le harcèlement dont fait l’objet leur parti de la part de l’Etat, tout en indiquant qu’ils comptent faire appel pour reprendre leurs activités dans les plus brefs délais.
C’est la 2e fois que la justice ordonne une suspension pour 30 jours des activités ce parti qui rejette la constitution, les élections et la démocratie représentative et appelle à l’adoption de la charia et à l’instauration du califat islamique.
En août 2016, la justice avait annulé une première décision de suspension pour «vice de forme».
Pour les dirigeants de Hizb Ettahrir, cette nouvelle suspension est d’autant plus illégale qu’ils n’ont pas été auditionnés. Ils parlent d’«une manœuvre de la part du gouvernement visant à cacher son échec dans la gestion de la crise socio-économique».
Même s’il n’a pas pris (ou pas encore) les armes, ce parti partage la même idéologie que les organisations terroristes islamistes telles Al-Qaïda et l’Etat islamique (Daech). Il a été autorisé en 2012 par le gouvernement provisoire conduit par Hamadi Jebali, l’ancien secrétaire général du parti islamiste Ennahdha.
Son idéologie est, cependant, non conforme aux articles 3, 4 et 28 du décret n° 87 de 2011 relatif à l’organisation des partis politiques.
Les gouvernements qui se sont succédé depuis 2012 ont lancé des avertissements à Hizb Ettahrir et l’ont appelé à revoir son idéologie et à se conformer aux lois du pays, mais ce parti radical campe sur ses positions et affiche son extrémisme, défiant ainsi les lois, l’Etat et la justice.
Sa suspension définitive se saurait normalement tarder, encore faut-il que les dirigeants d’Ennahdha, parti membre de la coalition au pouvoir, se résignent à lever la protection spéciale qu’ils accordent à ce parti d’un autre âge.
Yüsra Nemlaghi
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