Oussama Darragi sera le maître à jouer d’un CA condamné à gagner.
Les amateurs de football sont conviés aujourd’hui, samedi 17 juin 2017, à une finale inédite entre un cador, le Club africain (11 titres) et un outsider l’US Ben Guerdane.
Par Hassen Mzoughi
Si les «Jaune et Noir» s’apprêtent à participer au grand rendez-vous pour la première fois de leur histoire, les «Clubistes», eux, en sont à leur 25e finale.
Cette finale est déjà une récompense pour cette belle équipe de l’US Ben Guerdane qui a réalisé une première saison exceptionnelle en Ligue 1 : qualifications pour la phase de play-off et pour la finale de la Coupe de Tunisie. Ce n’est pas peu.
Ils ont appris à souffrir
L’USBG confirme même la montée du football au sud depuis 8 ans avec pas moins de 7 clubs présents cette saison en Ligue 1. Sans doute grâce à la manne financière de nouveaux «mécènes» qui a favorisé une meilleure assise technique à des clubs jadis sans moyens consistants.
Les hommes de Chokri Khatoui joueront cette finale dans la peau d’un solide challenger qui a fait ses preuves en éliminant, aux tirs de penalty, le tenant du titre et le champion de Tunisie 2017, l’Espérance sportive de Tunis (EST).
Son parcours en éliminatoires – comme du reste en championnat – lui vaut tout le respect. C’est un ensemble coriace, dur à bouger et difficile à tromper. Il n’a pas peur de «subir» le jeu adverse grâce à une bonne organisation collective.
L’équipe a appris à souffrir, s’est débarrassée de ce «complexe» propre aux clubs dits de seconde catégorie.
Aujourd’hui, en aura grandement besoin en l’absence de quelques piliers.
Après l’accession en Ligue 1, le nouveau tournant se produira-t-il en finale ? Ce sera alors un autre événement historique pour ce club vieux quand même de… 80 ans.
Pour Chokri Khatoui, cette finale est du bonheur.
Briser la malédiction
Le CA jouera pour briser une «malédiction» longue de 17 ans. Son dernier succès en Coupe de Tunisie remonte à l’édition 2000, quand il s’est imposé en finale face au Club sportif sfaxien (CSS). Depuis, il a perdu 3 finales en 2003, 2006 et 2016.
Raison pour laquelle il doit garder la tête sur les épaules et se dire qu’une finale de coupe n’est en rien semblable à une rencontre de championnat. C’est un match à part.
Le CA est certes donné pour favori, mais c’est lui qui à le plus à perdre! Qui a la plus grosse pression sur les épaules en cette fin de saison qu’il a gâchée faute d’équilibre technique et de stabilité parmi son effectif (trop de blessures).
Si on regarde bien, le CA a tendance à se porter trop en avant, et laisse donc à ses adversaires l’occasion de lui porter «des coups». Il en a fait la preuve à ses dépens face à ses concurrents directs en championnat ou en coupe d’Afrique.
Aujourd’hui, Chiheb Ellili ne va pas changer sa conception mais il a la chance d’avoir pour la première fois de la saison, l’ensemble de son effectif entre les mains.
Chiheb Ellili: 90 minutes pour sauver une saison mi-figue mi-raisin.
Rachat pour l’un, bonus pour l’autre
Cette finale c’est aussi un rendez particulier pour les deux entraîneurs : Khatoui a tout à gagner et Ellili tout à perdre.
Si le technicien clubiste tentera une opération rachat pour se faire «pardonner» une fin de championnat lamentable, outre des déboires en Coupe de la CAF, Khatoui a rempli une grande part du contrat (play-off atteint et finale de la Coupe de Tunisie).
Pour lui, cette apothéose, c’est du bonus. Certes un succès est toujours bon à prendre mais cette finale n’est nullement une obsession ni pour lui ni pour l’ensemble du club, déjà heureux d’être là.
En revanche, Ellili n’est pas à son aise lui qui sent l’épée de Damocles au dessus de la tête. Les dirigeants lui ont accordé un sursis. Saura-t-il franchir l’obstacle ou lâchera-t-il sous le poids de la pression qu’on ne cesse de lui faire peser? On le saura cet après-midi.
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