Une enquête sera ouverte sur la banderole géante de soutien au Qatar brandie par le public du Club africain (CA) lors de la finale de la Coupe de Tunisie.
Par Abderrazek Krimi
Cette annonce a été faite par le ministère de l’Intérieur, samedi 17 juin 2017, à la suite du match ayant opposé le CA à l’US Ben Guerdane et auquel assistaient le président de la république Béji Caïd Essebsi et le chef du gouvernement Youssef Chahed.
Autant dire que cette intrusion de la politique dans l’enceinte des stades, et notamment cette ingérence dans une crise opposant des pays frères et amis de la Tunisie, n’a pas été du goût du gouvernement tunisien, qui a observé, jusque-là, une bienveillante neutralité dans cette affaire.
Sur la banderole, qui a été saluée par le reporter qatari commentant le match sur la chaîne Al-Kass, on peut lire : «On vous hait, dirigeants arabes ! Vous imposez un blocus au Qatar et laissez Israël en paix».
Visiblement contraire à la position officielle de l’Etat tunisien d’observer la neutralité vis-à-vis du conflit qui divise les Etats arabes, Le ministère de l’Intérieur, qui est supposé connaître, au préalable, le contenu des banderoles et tifos des supporteurs, semble avoir été pris, cette fois, au dépourvu.Le spectacle offert par les supporteurs avant le début du match, communément appelé «dakhla», est devenu une tradition dans les stades tunisiens lors des grands grands matchs de foot, notamment le derby de la capitale entre les deux clubs rivaux, l’Espérance sportive de Tunis (EST) et le Club africain (CA). Il s’est même transformé en objet de concurrence entre les publics des grands clubs, qui font valoir leur créativité lors des grands événements sportifs.
La banderole pro-Qatar qui fit scandale.
Jusque-là, le phénomène, à quelques rares exceptions, où il s’est agi de soutenir la cause palestinienne, ne s’est pas immiscé dans le domaine de la politique pour exprimer une position critique vis-à-vis d’un Etat, d’un gouvernement ou d’une politique. Aussi, ce qui s’est produit samedi au stade de Radès constitue-t-il une première sinon une grave entorse, qui n’a pas été du goût des autorités tunisiennes.
Le fait que le président du CA, l’homme d’affaires Slim Riahi, soit le président d’un parti politique, l’Union patriotique libre (UPL), a ajouté un grain de sel à l’affaire. Était-il lui-même au courant de ce que manigançaient les supporteurs du club, sachant que les supporteurs chargés de la confection des tifos collaborent étroitement avec certains membres du bureau directeur du club.
A. K
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