Au milieu de sa tournée internationale, la diva américaine Beth Hart a fait escale à Tabarka puis à Hammamet le weekend passé à la rencontre du public tunisien.
Par Fawz Ben Ali
Le public tunisien s’est montré, comme d’habitude, très chaleureux avec ses invités. Trois heures avant le début du concert, on pouvait déjà apercevoir une file d’attente devant la porte d’entrée du théâtre de plein air de Hammamet.
Il faut dire que les fans de Beth Hart, qui sont très nombreux en Tunisie, étaient impatients de retrouver leur idole qui s’était produite la veille à l’ouverture du Tabarka Jazz Festival, une soirée plutôt houleuse au niveau de l’organisation, où une centaine de festivaliers disposant de leurs billets n’avaient pas pu accéder à la basilique.
Heureusement, tout était à l’ordre au Théâtre de Hammamet, et le concert qui avait affiché complet depuis deux semaines s’est passé à merveille.
Singing in the rain
Quelques 900 personnes étaient réunies au sein du théâtre guettant l’arrivée de la star de la soirée, quand cette dernière est apparue non pas sur scène mais au milieu de la foule sur ‘‘I love you more than you’ll ever know’’, l’une de ses reprises les plus connues. Ça ne pouvait mieux commencer avec un public aux anges et une artiste inégalable dans son talent, son énergie et sa générosité.
Après trois chansons, la pluie s’est intensifiée et l’on a dû interrompre le show pendant quelques minutes pour un retour encore plus en force.
Emue de cet accueil chaleureux d’un public qu’elle rencontre pour la première et sur une terre si loin de chez elle, Beth Hart a mis tout son cœur sur les chansons qu’elle nous a interprétées ce soir-là et que ses fans tunisiens connaissent par cœur.
Tantôt sur son instrument de prédilection, le piano, tantôt sur sa guitare acoustique, Beth Hart nous a émerveillés avec sa voix aussi imposante que mélancolique et bluesy sur des titres comme ‘‘Baby shot me down’’, ‘‘Spirit of god’’, ‘‘Baddest blues’’, ‘‘House of sin’’, ‘‘Love is a lie’’…
Bien que sa carrière ait commencé il y a 25 ans, quand elle avait gagné la Star Search en 1993, Beth Hart n’a véritablement connu le succès que ces dix dernières années, grâce essentiellement à sa collaboration avec le guitariste Joe Bonamassa qui l’a immédiatement propulsé au devant de la scène internationale et notamment en Europe où elle enchaîne les tournées à guichets fermés. Une popularité qui n’est pas aussi affirmée que dans son pays natal où l’artiste californienne a encore du mal à s’imposer au milieu des illustres chanteuses de sa génération.
Une énergie à couper le souffle
Pourtant, Beth Hart a tout pour elle, alternant aisément entre le blues, le jazz, le rock et le gospel, toujours avec une énergie à couper le souffle et un grand naturel, notamment sur scène, où elle se retrouve comme un poisson dans l’eau. Devant le public de Hammamet, Beth Hart n’a rien perdu de son charme ni de son énergie débordante et communicative; elle a mis le feu durant une heure et demie, nous rappelant les grandes divas américaines de l’âge d’or; ayant la douceur et la voix de velours d’Etta James, imprévisible et désinvolte comme Janis Joplin, tout en restant moderne et dans l’air du temps, attirant des mélomanes de tout âge.
Le moment fort de la soirée fut le titre au succès planétaire ‘‘I’ll take care of you’’ que la foule a repris en chœur et que la chanteuse a joué au piano et dédié à ce public exceptionnel.
Donnez votre avis