Les corps de centaines de jihadistes de Daêch, dont beaucoup de Tunisiens ayant trouvé la mort au combat, en Libye, attendent d’être rapatriés…
Permettre le rapatriement de ces corps dans leurs pays d’origine – la Tunisie, le Soudan et l’Egypte – «serait un sujet très sensible pour les gouvernements concernés», écrit le journaliste de l’agence Reuters, dimanche 23 juillet 2017, car, explique-t-il, «cela reviendrait à reconnaître le nombre de leurs citoyens qui ont quitté leur pays d’origine pour rejoindre les zones de conflits en Irak, Syrie et Libye.»
De fait, quelque sept mois après que les forces libyennes eurent vaincu les jihadistes de l’organisation terroriste de l’Etat islamique (EI, Daêch) dans la ville côtière de Syrte, des centaines de corps de terroristes étrangers sont conservés dans des chambres froides, en fait des containers transformés en morgues, alors les autorités négocient avec les gouvernements concernés afin de décider ce qu’il va advenir de ces morts.
Des corps dans des conteneurs transformés en chambres froides.
Les dépouilles ont été transférées à Misrata, à 200 km à l’est de Tripoli, ville dont les forces ont mené cette offensive contre Daêch à Syrte, en décembre dernier.
Un membre de l’Unité de lutte contre le crime organisé de la ville de Misrata a déclaré à Reuters: «Notre équipe a ainsi transporté plusieurs centaines de corps. Cette importante opération de transfert nous a permis de conserver les corps, de rassembler les documents que nous avons pu récupérer, de prendre des photos et de prélever des échantillons d’ADN.»
Passeport d’un jihadiste tunisien.
Ce responsable libyen, qui a choisi de rester masqué pour ne pas révéler son identité par soucis sécuritaires, a indiqué que son unité attend toujours le feu vert du procureur général, qui est en pourparlers avec des gouvernements étrangers au sujet de cette question du rapatriement de ces terroristes morts dont la Libye voudrait se séparer…
Marwan Chahla
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