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Radhia Jerbi : «L’égalité successorale est aujourd’hui possible»

«L’égalité dans l’héritage entre l’homme et la femme est aujourd’hui applicable conformément à la Constitution tunisienne».

C’est ce qu’a affirmé l’avocate Radhia Jerbi, présidente de l’Union nationale de la femme tunisienne (UNFT), dans un entretien avec l’agence Tap, à l’occasion de la journée nationale de la femme, le 13 août, ajoutant que l’égalité successorale est d’autant lus applicable aujourd’hui qu’on vient de promulguer une loi organique contre les violences faites aux femmes.

Radhia Jerbi a indiqué que l’application de l’égalité successorale est aujourd’hui une suite logique de l’affirmation du rôle de la femme dans la société et de la reconnaissance de ses droits.

«La Constitution tunisienne énonce dans son article 46 l’égalité entre l’homme et la femme dans tous les domaines et la loi organique sur les violences faites aux femmes, adoptée le 26 juillet dernier, par l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), parle de violence économique. Le fait de priver la femme de son droit de jouir de la moitié de l’héritage de ses parents est une forme d’exploitation économique sanctionnée par la loi», a-t-elle expliqué.

Les femmes contribuent à la constitution de la richesse familiale mais se trouvent par la suite privées de leur droit à la moitié de l’héritage familial, affirme Radhia Jerbi, qui précise, cependant, que beaucoup de familles choisissent de partager à parts égales l’héritage familial sans avoir recours à la loi puisque l’islam en général évoque l’égalité entre les individus.

Début mai, un groupe de 27 élus, conduit par Mehdi Ben Ghrabia, a présenté un projet de loi établissant une répartition équitable en matière successorale, sauf accord écrit au préalable.

Soutenu par des parlementaires du groupe Al-Horra, après le retrait des signataires du Front populaire, ce projet a eu l’appui d’une frange de la société civile. Mais il a soulevé un tollé chez les conservateurs, pour qui «le moment n’était pas opportun». C’est justement toujours inopportun avec des islamistes d’Ennahdha qui n’ont pas le courage politique de faire tomber les tabous !

Après la promulgation de la loi sur les droits de la femme, adoptée le 26 juillet dernier, le débat mérite d’être relancé afin d’harmoniser la vie publique avec nos lois. Sinon pourquoi prendre la peine de rédiger des lois si elles ne sont pas dites dans le concret.

Hassen Mzoughi

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