Abdellatif Mekki remet une couche à sa querelle feutrée avec Rached Ghannouchi, le président du parti islamiste Ennahdha.
Dans un entretien avec le quotidien ‘‘Echourouk’’, parue aujourd’hui, jeudi 17 août 2017, l’ancien ministre de la Santé du gouvernement de la «troïka» (ex-coalition gouvernementale dominée par Ennahdha) et actuel député du parti islamiste à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), estime qu’il partage avec plusieurs «enfants du mouvement» la conviction que la direction du parti doit «progresser vers une gestion participative des affaires, à la prise de décision et à la révision du fonctionnement de ses structures».
Cette volonté «démocratique», comme la qualifie le député, «a été exprimée depuis 2013 ainsi que pendant le dernier congrès du parti (en mai 2016, Ndlr) et l’on continue de remettre la question sur la table afin de faire évoluer notre parti. Certes il y en a encore au sein d’Ennahdha qui soutiennent Rached Ghannouchi et sa conception du pouvoir mais nous sommes également en droit d’avancer des idées pour l’avenir», a-t-il dit.
Et Abdellatif Mekki de cracher le morceau : «La direction du parti Ennahdha s’appuie sur le système présidentiel absolu. Cette conception est-elle adoptée par conviction ou pour ménager le parti?», s’interroge l’un des «frondeurs» actuels du parti islamiste.
La gestion «présidentialiste» du parti est-elle dictée par l’absence d’un véritable leader autre que le grand manitou en mesure de faire régner un certain «consensus» ou s’agit-il d’une mainmise absolue du clan Ghannouchi sur tous les rouages de «la maison Ennahdha» qui empêche les Abdellatif Mekki et consorts de trouver des «ouvertures» dans les structures bétonnées de l’organisation islamiste encore incapable, faut-il le souligner, de se démarquer de la conception «imamique» du pouvoir.
H. M.
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