Hassan El Banna était vraiment un sacré malin; il a crée la Société des Frères Musulmans, dont le seul but est d’assouvir leur soif de pouvoir et de sang
Par Rachid Zidine *
Interdite et dissoute maintes fois, cette confrérie aussi coriace qu’une bactérie finissait toujours, tel un phénix, par renaître de ses cendres plus forte et plus dangereuse.
Depuis sa création en 1928, cette secte religieuse était, et reste un virus, qui range nos sociétés arabo-musulmanes et qui s’est propagé telle une épidémie de par le monde. Ce virus a même évolué et muté pour engendrer deux autres souches cancérogènes Al-Qaïda et l’Etat Islamique (Daech).
En se débarrassant de Hassan El Banna, la monarchie égyptienne a cru, à tort, qu’elle va tirer un trait définitif sur son organisation. Elle n’a pas compris qu’avant de tuer l’homme, il fallait tuer sa création. Mais comment peut-elle le faire si ses longs bras ne pouvaient qu’écorcher la partie visible de cette association ésotérique?
Hassan El Banna était un machiavélique car il a divisé ses disciples en deux blocs : le premier est émergé, visible par ses activités sociales et culturelles, se composant de 90% des membres de la confrérie. Le deuxième est immergé et tapé dans l’ombre réunissant les 10% qui espionne l’autre moitié qui n’en connaît rien de son existence.
Ces 10% sont l’organisme spécial, la branche armée et l’élite de la confrérie qui regroupe les plus fanatiques des Frères Musulmans qui n’hésitent pas, à la manière des Haschischin, à recourir à l’assassinat et la tuerie aveugle pour imposer leurs points de vue.
Les Frères Musulmans ne se préoccupent pas de la renaissance de l’islam ni plus de l’application de la charia la dans le champ politique, comme ils prétendent. Le moins du monde, ce qui les intéressaient, et les intéressent toujours, avant toute chose c’est l’accès au pouvoir pour servir leurs intérêts personnels.
La preuve c’est qu’ils ont établi des fiches de recrutement dans lesquelles la priorité de la sélection de nouveaux membres est basée, non sur leur foi et leur attachement aux valeurs de l’islam, mais sur ce que ces nouveaux adeptes pourront apporter à la confrérie comme argent, renseignements et sacrifices .
Quelqu’un qui défend les valeurs de l’islam ne demanderait jamais à ses disciples de mentir, forniquer, voler, s’enivrer et tricher par tous les moyens pour réaliser les buts de la confrérie et ils appellent cela la taqiya qui, selon eux, est tout à fait légitime pour se protéger des mécréants.
Pour Les Frères Musulmans tout ce qui est contre leurs principes est harām et toute l’oumma musulmane est mécréante vivant dans la Jâhilîya selon Sayyid Qutb : un autre mégalomane qui s’est rabattu sur la confrérie de Hassan El Banna quand Gamal Abdel Nasser n’a pas satisfait ses rêves de puissance et de commandement.
Les juifs ne pouvaient espérer meilleur résultat quand ils ont semé la discorde dans les rangs musulmans par le moyen d’Abdullah Ibn Saba l’instigateur d’Al-fitna Al-kubrâ et qui a essayé, comme ils ont fait avec la chrétienté, de tenter Ali Ibn Abi Taleb en le qualifiant de Dieu.
Le résultat? C’est qu’ils ont rendu le califat, hérité du prophète Mohammed, un mythe inaccessible que des fous, comme l’actuel Daech, ne s’arrêteront jamais d’utiliser pour manipuler des esprits faibles afin d’assouvir leur soif du pouvoir et de sang. Et dans ce monde où le terrorisme s’est globalisé, permettez-moi de terminer sur une note à la Coen: dorénavant no country for peaceful men.
* Enseignant et blogueur marocain.
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