Ennahdha, Nidaa et le RCD se partagent les principaux portefeuilles du gouvernement Chahed 2.
L’entrée en force de figures de l’ancien régime de Ben Ali au gouvernement Chahed 2 fait couler de l’encre en Tunisie, mais aussi à l’étranger.
Le remaniement ministériel annoncé mercredi 6 septembre 2017 par le chef du gouvernement Youssef Chahed a été critiqué en Tunisie, notamment à cause de l’entrée de collaborateurs de l’ancien président Ben Ali et de dirigeants de l’ancien parti au pouvoir, le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD).
Cette critique a trouvé des échos dans la presse internationale, notamment « Le Monde » et « Le Point« , qui ont souligné ce retour inattendu, 6 ans après la révolution tunisienne, mais compréhensible puisque «Nidaa avait déjà récupéré nombre de réseaux RCDistes en déshérence sous la bannière du combat des modernistes contre le péril islamiste au lendemain de 2011» (« Le Monde »).
Pour mettre sur pied son nouveau gouvernement, Youssef Chahed s’est finalement plié aux caprices des partis au pouvoir : il a nommé une majorité de ministres issus de Nidaa, comme demandé par Hafedh Caïd Essebsi, le directeur exécutif autoproclamé de ce parti. Chahed a également choyé les islamistes en maintenant leurs ministres, comme ils avaient demandé, et en en nommant d’autres.
En d’autres termes, le gouvernement d’union nationale ne serait, finalement, qu’un gouvernement de complaisance. C’est, en tout cas, l’impression qu’il a donné aux principaux analystes de la presse internationale.
«Rien ne serait pire pour la stabilité de la Tunisie que se renforce l’impression que le printemps de 2011 n’a finalement pas eu lieu», écrit encore « Le Monde »… et cette impression est désormais partagée par le peuple tunisien qui se sent finalement trahi.
Y. N.
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