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Tunisie-RDC : Retour sur une double confrontation historique

Lors de ses deux matchs de qualification au Mondial 2018 face au RDC, la Tunisie a montré de bonnes dispositions techniques, qu’il s’agit de confirmer sur la route de la Russie.

Par Karim Ghariani

Après deux victoires lors de ses deux premiers matchs de qualifications, la Tunisie s’apprêtait, vendredi 1er septembre dernier, à affronter la République démocratique du Congo (RDC), principal concurrent d’un groupe où la Guinée et la Libye ne sont plus que de simples figurants pouvant endosser un rôle d’arbitre.

Une première victoire à domicile, à Radès (2-1) et, 4 jours plus tard, c’est cette fois dans un Stade des Martyrs bouillant que les Aigles de Carthage allaient affronter des Congolais assoiffés de revanche. Après avoir mené par 2 buts d’écart, les coéquipiers de Cedric Bakambu se sont vu rejoindre par des Tunisiens qui sont miraculeusement parvenus à arracher le match nul là où la RDC n’avait plus encaissé de buts en éliminatoires de Coupe du Monde depuis 2008.

Retour sur cette double confrontation sur la route de la Russie…

Une victoire méritée à Radès

Pour le match aller, Nabil Maaloul et son staff avaient reconduit, à un détail près, le même onze de départ qui avait affronté l’Egypte à Radès en juin dernier. Seul changement, Naim Sliti prenait la place d’un Ferjani Sassi alors suspendu, ce qui offrait au public tunisien la possibilité de revoir une connexion Sliti-Msakni qui avait fait parler sa technique lors de la dernière Coupe d’Afrique des nations (CAN Gabon).

Là encore, Maaloul fait le choix de sécuriser le côté droit tunisien avec la titularisation de Fakhreddine Ben Youssef, plus à même de faire les efforts défensifs, et surtout Rami Bedoui, habituel défenseur central dans son club de l’Etoile sportive du Sahel (ESS) et positionné en tant que latéral droit sur ce deuxième match de l’ère Maaloul.

Sans surprise, c’est surtout par le côté gauche que passaient la plupart des offensives tunisiennes, avec un Youssef Msakni, en véritable électron libre, et un Ali Maaloul qui, contrairement à son compère du côté droit, n’hésitait pas à monter afin d’accentuer le danger sur la défense congolaise. Et c’est justement par Msakni et d’une attaque qui a démarré de ce côté gauche que les Aigles obtiennent un penalty à la 16e minute. Après une accélération, l’ancien de l’Espérance s’appuie sur Taha Yassine Khenissi pour ensuite servir parfaitement un Ben Youssef qui joue très bien le coup face à un défenseur congolais obligé de commettre la faute. Le penalty est transformé par Yassine Meriah, et les Aigles mènent au score devant un public en liesse.

Les Tunisiens gèrent et ne reculent pas, avant la 42e minute et une terrible erreur de Rami Bedoui. Sur un ballon anodin, le défenseur tunisien trompe son gardien et ne parvient pas à dégager correctement. Il sert alors malencontreusement, devant un but vide, un Cédric Bakambu qui n’a plus qu’à pousser le ballon au fond.

1-1 à la mi-temps, avec une première période pourtant plutôt convaincante où les Aigles n’ont pas vraiment été mis en danger et ont eu la maîtrise tout au long des 45 minutes. C’est d’ailleurs dès le retour des vestiaires que les hommes de Nabil Maaloul vont reprendre la tête. Après un échange sur le côté gauche entre Ghailene Chaalali et Msakni, ce dernier se retrouve dans la surface et voit son centre détourné et atterrir dans les pieds du milieu de terrain de l’Espérance qui ne se fait pas prier pour tromper le gardien des Léopards. Les Aigles de Carthage parviennent alors à gérer leur avance jusqu’au coup de sifflet final dans l’attente d’un match retour qui s’annonce extrêmement difficile sur les terres congolaises.

L’équipe rentrante à Kinshasa.

Un nul au goût d’une victoire à Kinshasa

Pour cette deuxième manche à Kinshasa, le staff avait décidé de changer de dispositif et de passer dans un 3-5-2 dans lequel la Tunisie avait surtout pour habitude d’évoluer sous les deux sélectionneurs précédents, Leekens et Kasperczak.

Dans cette formation, Bedoui rentrait alors dans l’axe de la défense pour accompagner Syam Ben Youssef et Meriah, tandis que Hamdi Nagguez faisait son retour dans le onze en tant que latéral droit. Ferjani Sassi lui, retrouvait sa place aux côtés d’Amine Ben Amor et Chaalali alors que Msakni était aligné en soutien de Yoann Touzghar, titulaire surprise qui profitait de la suspension de Khenissi. Ce dispositif pouvait également permettre aux Aigles de passer, au cours du match, à un 4-3-3 plus classique avec Meriah qui prenait place en tant que numéro 6 aux côtés de Ben Amor et Sassi, tandis que Chaalali basculait à droite et Msakni à son poste habituel d’ailier gauche.

Pourtant plutôt bien rentré dans le match, les Tunisiens se font cueillir à froid à la 10e minutes par un coup franc très bien tiré par Kakuta qui trouve la tête de Chancel Mbemba. Aymen Balbouli ne peut rien faire, et le Stade des Martyrs explose de joie.

Les Aigles tentent alors de reprendre la main et se montrent plus entreprenants ballon au pied, mais Msakni et Touzghar manquent véritablement de soutien devant et le manque de percussion, expliqué par la composition de départ, se fait ressentir.

L’entrée d’Anice Badri et le passage en 4-3-3 n’y changent pas grand-chose, et la Tunisie se fait une nouvelle fois surprendre dès le retour des vestiaires par une frappe placée de Mpoku.

Malgré ce gros coup sur la tête, les coéquipiers de Msakni reprennent leurs offensives de plus belle et l’entrée de Sliti, qui paraissait alors tardive, permet elle aussi aux Aigles de mettre les pieds sur le ballon et apporter le danger dans une défense congolaise assez prenable. C’est alors sur un débordement de Bedoui, qui paraissait au départ anodin, que le défenseur sert Ben Amor dans la surface. Le milieu de l’Etoile place une frappe qui est contrée par un défenseur des Léopards et trompe le gardien Matampi.

Les Tunisiens reprennent alors espoir juste au moment où Fakhreddine Ben Youssef s’apprête à faire son entrée. Survoltés, ces derniers pressent alors leurs adversaires dès la remise en jeu et Sassi arrive à lancer Msakni au milieu de la défense congolaise. Après un contre favorable, le maître à jouer des Aigles tergiverse avant de servir parfaitement d’une louche un Badri qui d’un geste parfait crucifie le gardien congolais et installe une ambiance glaciale dans le Stade des Martyrs. Le banc tunisien est en liesse à la suite de ce scénario absolument improbable et qui paraissait inespéré cinq minutes auparavant.

A la suite de ces deux buts coup sur coup, les hommes de Maaloul se transforment en véritable guerriers. Alors que tout le monde s’attendait à ce que les Aigles reculent afin de tenter d’assurer le point du nul, ces derniers continuent pourtant de presser leurs adversaires et tentent plutôt d’inscrire un troisième but qui leur assurerait presque officiellement de décrocher un ticket pour la Russie.

C’est d’ailleurs à la suite d’une contre-attaque que Ben Youssef prend de vitesse la défense congolaise et sert un Ben Amor dont la volée passe de peu au-dessus du but congolais. Et malgré une dernière frappe sur la barre de la RDC, le score en reste bel et bien là et la Tunisie parvient miraculeusement à ramener un point de Kinshasa, confortant alors son fauteuil de leader et gardant surtout son destin entre les mains.

Cependant, malgré une avance qui parait confortable et qui permet aux Tunisiens de pouvoir décrocher «seulement» 4 points lors des deux rencontres qu’il reste à jouer, rien n’est fait et le scénario des éliminatoires pour la Coupe du Monde 2010 est là pour le rappeler.

A cette époque, alors que la Tunisie avait fait le plus dur en décrochant le match nul à Abuja face au grand Nigeria, une défaite au Mozambique lors de la dernière journée avait anéanti les espoirs de tout un peuple.

Il sera donc nécessaire d’aborder les 2 matchs suivants avec autant de sérieux et d’application dont ont fait preuve les Aigles pour cette double confrontation. Et si le groupe actuel parait satisfaisant et homogène, le retour de cadres comme Aymen Abdennour et Wahbi Khazri, qui était lui dans cette dernière liste mais qui manquait énormément de rythme, devrait grandement bénéficier à une sélection qui s’apprête à entamer la dernière ligne droite des qualifications à un mondial qu’elle n’a plus disputée depuis 11 ans.

 

 

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