Sakher El-Materi, gendre de l’ancien président Ben Ali, aurait rencontré Rached Ghannouchi et Rafik Abdessalem dans une villa près de Doha, au Qatar.
C’est ce qu’a rapporté le magazine « Jeune Afrique« , hier, mercredi 20 septembre 2017, en précisant que Sakher El-Materi, en fuite depuis janvier 2011 et détenteur de la nationalité seychelloise depuis juin 2017, a rencontré discrètement le président du mouvement islamiste, Ennahdha, et son gendre, à Doha, pour négocier un éventuel retour en Tunisie.
Selon « Jeune Afrique », l’époux de Nesrine Ben Ali aurait posé 2 conditions à M. Ghannouchi pour retourner dans son pays natal : n’avoir recours qu’à un seul canal pour négocier avec le gouvernement tunisien et que sa détention ne dépasserait pas les 3 mois.
Sakher El-Materi, qui est poursuivi dans plusieurs affaires de corruption, ne souhaite en aucun cas vivre le même calvaire que l’homme d’affaires et gendre de Ben Ali, Slim Chiboub, qui a passé une longue période en prison.
Cette rencontre, dont l’annonce n’a pas encore été démentie par Ghannouchi et Ennahdha, pose des questions sur les dessous de ces négociations secrètes, souvent menées par les dirigeants islamistes avec les figures de l’ancien régime, et qui aboutissent à de très opportunes libérations.
La possibilité que les accords retrouvés soient sonnants et trébuchants ne saurait être totalement écartée et l’on est en droit de s’interroger sur plusieurs points: combien doivent payer les intéressés aux dirigeants islamistes pour espérer recouvrer la liberté ? dans les poches de qui va l’argent ainsi collecté ? et quel est le rôle de l’Etat, des instances chargées de la justice transitionnelle, notamment l’IVD, et de la justice tout court dans ces transactions pour le moins louches ? Et si tout ce beau monde n’était que des marionnettes, une sorte de théâtre d’ombres, et que le grand marionnettiste n’était autre que le Gourou de Montplaisir, l’homme qui décide de tout en Tunisie ?
E. B. A.
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