Sami Tahri (UGTT) a dénoncé ce qu’il a appelé «des lobbies qui sont en train de détruire nos richesses comme le phosphate et le blé».
Le secrétaire général adjoint de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), qui parlait à la radio IFM, lundi 10 octobre 2017, a ajouté que, contrairement aux rumeurs, ces lobbies «n’ont aucune relation avec l’UGTT. Ce qu’on peut dire c’est que les sociétés de transports de phosphate ont des soutiens. La situation est grave. Nous avons appelé à l’amélioration du transport ferroviaire pour réduire les coûts. Pour le moment on n’a pas avancé sur ce dossier stratégique. Le fait qu’un député de l’Assemblée des représentants du peuple possède 100 camions pour le transport des phosphates est significatif de ce point de vue. Je tiens à préciser qu’il ne s’agit pas de Adnane Hajji».
M. Tahri s’est cependant gardé de nommer le député concerné.
La problématique du transport du phosphate par camions date du temps de Ben Ali. La Compagnie de phosphate de Gafsa (CPG) sous-traite cette activité avec des camionneurs privés lesquels employaient des intérimaires.
Après le 14 janvier 2011, ces intérimaires, au nombre de 1.600 environ, ont été intégrés dans la Société de transport de phosphate dans le bassin minier, une filiale de la CPG spécialisée dans le transport de phosphate entre les carrières et les lavoirs. Cette intégration a coûté 45 millions de dinars tunisiens (MDT) à la CPG.
Or le matériel roulant et les équipements acquis par cette société ont été sabotés au cours des cinq dernières années. La CPG a du arrêter un plan de redressement de la situation financière de la société sur deux ans (2016-2017).
Mais pourquoi des camions au lieu de transporter le phosphate par voie ferroviaire comme auparavant avec des coûts beaucoup moins onéreux et une capacité de transport de loin plus élevée que les camions ?
A moyen terme, la CPG envisage d’arrêter définitivement le transport du phosphate par voie routière fin 2017, annonce sa.
Pourquoi l’Etat n’a pas engagé l’effort nécessaire pour réhabiliter le transport ferroviaire du phosphate au lieu de laisser «pourrir» la situation, avec des pertes incommensurables en recettes et en marchés.
Sami Tahri vise-t-il des parties ayant des intérêts à ce que la situation perdure au prix de pertes énormes de la CPG.
H. M.
Donnez votre avis