Après la déroute de l’Espérance sportive de Tunis (EST) en Ligue des champions d’Afrique, Faouzi Benzarti est toujours entraîneur mais sous condition…
Par Hassen Mzoughi
Fiasco en quarts de finale de la Ligue des champions, départ en catimini de l’entraîneur vers… Monastir, colère extrême du président Hamdi Meddeb et des supporters, arrêt des entraînements pendant cinq jours : tous les ingrédients semblaient réunis pour aboutir à un grand coup de balai. Sauf que le président du club s’est ravisé en maintenant le statu quo, y compris Faouzi Benzarti.
Hamdi Meddeb avait bien décidé d’évincer celui qui a lamentablement échoué à mener l’EST vers la finale de La ligue des champions 2017, et de le remplacer par Ammar Souayah. Seulement, juste derrière cette épreuve africaine, pointent deux rendez-vous majeurs en championnat de Tunisie, en l’occurrence les deux chocs successifs face à l’Etoile sportive du Sahel (ESS, 5e journée) puis au Club Africain (CA, 6e journée). Deux échéances qui ont sans doute joué d’une certaine manière en faveur de Benzarti.
Rejet réel de l’entraîneur
Ce n’est que partie remise parce que, non seulement la blessure n’est pas refermée, mais aussi parce que les supporters doutent de l’incroyable histoire de l’entraîneur couronné de succès à tous les coups. Le rejet est réel vis-à-vis d’un technicien qui, forcément, renvoie l’image inacceptable d’un échec retentissant. On l’a encore vérifié récemment au Parc Hassan Belkhoja. Le retour à la base après une petite fugue au stade annexe d’El Menzah a donné lieu à un véritable rush des fans, très irrités par le huis clos décrété par Benzarti. Des fans qui n’ont pas manqué, encore une fois, de dire leur colère à l’adresse de l’entraîneur.
Particulièrement visé, Benzarti a profité de la trêve du championnat pour reprendre la situation en main. Il a attendu le retour des internationaux pour lancer des «avertissements» et persuader tout le monde au club qu’il est encore maître à bord. Des «rappels» pour dire qu’il est décidé à faire une rentrée en force.
Seulement Benzarti n’est qu’un entraîneur en sursis. S’il est maintenu, ainsi que son staff, après la leçon administrée par Al Ahly du Caire, c’est pour leur mettre un ultime coup de pression. La direction leur a donné la possibilité de jouer leur va-tout devant l’US Monastir, l’ESS et le CA. Il n’y aura plus qu’une chance. Et une seule!
Moez Ben Cherifia, poil à gratter du public espérantiste.
Moez Ben Cherifia est-il le problème ?
24 jours après le quart de finale retour de la Ligue des champions, Moez Ben Cherifia est toujours persona non grata au Parc Hassan Belkhoja. Le gardien des «Sang et or» n’a pas repris les entraînements depuis son retour de Conakry non pas à cause d’une blessure (virtuelle) mais parce que les supporters n’en veulent plus au Parc. Terrible pour ce portier qui n’en est pas à sa première crise avec les fans.
C’est entendu, Moez Ben Cherifia n’a pas été exceptionnel contre Al Ahly. Mais il n’est pas seul responsable. Ce serait trop facile d’en faire le bouc émissaire. Il n’est pas aujourd’hui le problème de l’EST. La défaite en quart de finale retour est avant tout un échec de l’entraîneur. C’est lui qui a préparé l’équipe, choisi le système de jeu et les joueurs. Bref l’EST a sombré et Ben Cherifia avec parce que son adversaire a été meilleur sur les plans physique et tactique.
Quand l’équipe encaisse 4 buts en deux matches cela ne veut pas dire que le gardien est mauvais. C’est plutôt l’organisation du jeu qui est erronée. Il faudrait être aveugle pour ne pas le voir.
Les attaques répétées contre Ben Cherifia ont tout l’air d’une cabale qui laisse supposer que des mains «innocentes» tirent les ficelles pour éliminer ce joueur. Et propulser des candidats au poste comme Ali Jemel et Wassim Karoui ou à ramener Zied Jebali (ESS), Makram Bdiri (US Monastir) voire un certain Rami Jeridi (CSS). C’est une autre façon de déplacer le problème qui est essentiellement l’entraîneur car, faut-il le noter, ce dernier n’a désormais plus le même crédit auprès des joueurs.
Pour le moment la décision est prise : Ali Jemel gardera la cage de l’Espérance le weekend prochain contre l’USMonastir au stade d’El Menzah. Le résultat de ce match vaudra pour Benzarti, en premier lieu, avant les deux principaux chocs de la saison face à l’ESS et au CA!
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