Le cinéma et les cinéastes tunisiens seront fortement présents à la 28e édition des Journées cinématographiques de Carthage (JCC 2017).
Par Fawz Ben Ali
C’est ce qu’a indiqué le comité directeur et artistique du festival, lors d’une conférence de presse donnée jeudi 19 octobre 2017, à l’hôtel Africa, au centre-ville de Tunis, pour révéler la programmation complète et les différents détails de la 28e édition qui se tiendra du 4 au 11 novembre à Tunis.
Néjib Ayed, le directeur du festival, a commencé par présenter les partenaires officiels de la nouvelle édition dont le budget a atteint les 3 millions de dinars tunisiens (MDT). «Je parlerais plutôt de partenariat et non de sponsoring», précise-t-il.
Cette année, les JCC auront le soutien de Tunisair, qui prendra en charge la totalité des billets des invités, la STB, et puis la Poste tunisienne et Tunisie Telecom qui seront des partenaires aussi bien financiers que technologiques.
Chiraz Atiri et Nejib Ayed.
Ali Bennour est le «partenaire politique» du festival
Le directeur du festival a également annoncé que l’acteur et député à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) Ali Bennour est le «partenaire politique» des JCC, puisqu’il s’était chargée d’obtenir le plus d’aide financière possible du gouvernement.
Chiraz Atiri, directrice du Centre national du cinéma et de l’image (CNCI), était également présente à la conférence pour annoncer le partenariat officiel qui aura lieu cette année entre les JCC et le CNCI. «J’ai pu constater une équipe dynamique, soudée, qui travaille jour et nuit», témoigne-t-elle, précisant que la direction du festival siège au 3e étage du CNCI.
Cette nouvelle édition se veut tricontinentale à travers un focus particulier qui mettra à l’honneur 4 pays : l’Algérie, l’Afrique du Sud, l’Argentine et la Corée du Sud. Le festival prévoit ainsi des journées spécifiques à chaque pays avec des animations de rue pour faire découvrir les différentes facettes de ces cultures (cinéma, musique, gastronomie…)
Evoquant l’affiche de la 28e édition Nejib Ayed a expliqué qu’il était préférable de revenir aux sources c’est-à-dire en réintégrant l’ancien logo ainsi que l’ancienne écriture, tout en mettant à l’honneur le public en fond d’affiche, «puisqu’il s’agit avant tout d’un festival de public et non pas de stars, contrairement à la plupart des festivals cinématographiques dans le monde», a-t-il affirmé.
Réouverture de la salle de cinéma Ciné-Africa
La bonne nouvelle annoncée à la conférence c’est la réouverture de la salle de cinéma Ciné-Africa après une fermeture de 6 années. La salle accueillera différentes projections lors des prochaines JCC et restera désormais ouverte au grand bonheur des cinéphiles.
Nejib Ayed a rappelé que les JCC demeurent un moment de fête et que la direction souhaite à tout prix préserver cet aspect festif en ces temps plutôt mornes, et ce, non seulement dans les salles de cinéma mais aussi dans les rues, et notamment sur l’avenue Habib Bourguiba où sera installée une grande scène pour les concerts de musique, une salle de cinéma à ciel ouvert comme l’année dernière, trois écrans géants et une boutique réservée à la vente d’accessoires dédiés aux JCC.
Cette nouvelle édition marquera le retour des débats de films qui seront animés par les membres de la Fédération tunisienne des ciné-clubs (FTCC), orfèvres en la matière. Ces débats auront lieux après les projections au café-théâtre L’Etoile du nord, au centre-ville de Tunis.
Nejib Ayed renoue avec les fondamentaux du festival.
L’Etoile du nord, au centre-ville de Tunis.
Contrairement aux deux précédentes éditions, les JCC ne joueront pas cette année la carte de la décentralisation, mais seront ancrées à la capitale. Cependant, le directeur du festival a annoncé que l’ont contribuera à créer 4 nouveaux festivals de cinéma dans 4 régions (Menzel Bourguiba, Monastir, Kairouan et Djerba).
La soirée d’ouverture aura lieu le soir du samedi 4 nombre au cinéma Le Colisée avec la projection du film palestinien «Ecrire sur la neige» de Rashid Masharawi, et la cérémonie de clôture se tiendra le samedi 11 novembre au Théâtre municipal de Tunis. Les deux soirées seront retransmises en direct sur la télévision nationale Al-Wataniya-1.
Le jury de la compétition officielle des longs-métrages fiction sera présidé par le cinéaste et producteur français Jacques Dorfman. Celui de la compétition officielle des longs-métrages documentaires par le documentariste belge Thierry Michel et celui de la Première œuvre Tahar Chariaa sera présidé par l’économiste tunisien Hakim Ben Mahmoud.
La sélection tunisienne
Le cinéma tunisien sera fortement représenté cette année dans les différentes catégories :
Compétition des longs-métrages de fiction :
• ‘‘La belle et la meute’’ (Kaouther Ben Hania)
• ‘‘Mustapha Z’’ (Nidhal Chatta)
• ‘‘Vent du Nord’’ (Walid Mattar)
Compétition des longs-métrages documentaires :
• ‘‘Au-delà de l’ombre’’ (Nada Mezni Hfaiedh)
• ‘‘Couscous : les graines de la dignité’’ (Habib Ayeb)
• ‘‘Gafsa année zéro’’ (Nejia Ben Mabrouk)
Compétition des courts-métrages de fiction :
• ‘‘Aya’’ (Moufida Fadhila)
• ‘‘Apnée’’ (Insaf Arafa)
• ‘‘Les secrets des vents’’ (Imen Nasri)
Compétition des courts-métrages documentaires :
• ‘‘Cloch’art’’ (Manel Gatri).
Plusieurs films tunisiens seront présentés hors compétition en séances spéciales comme ‘‘El Jaida’’ de Salma Baccar, ‘‘La rumeur de l’eau’’ de Taieb Louhichi, ‘‘L’enfant du Lazaret’’ de Kamel Ben Ouanes, ‘‘L’amour des hommes’’ de Mehdi Ben Attia, ‘‘Vagues Brisées’’ de Habib Mestiri, ‘‘Rezk el Bey lik’’ de Habib Mselemani’’ et ‘‘Woh’’ de Ismahane Lahmar.
Interrogé sur les «stars» de cette édition, le directeur des JCC a catégoriquement répondu que «les seuls stars du festival sont les cinéastes.»
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