L’écrivaine Franco-tunisienne, Henda Ayari, a raconté à des médias des détails sur sa mésaventure avec l’islamologue Tariq Ramadan.
Invitée sur BFM TV, aujourd’hui, lundi 30 octobre 2017, Henda Ayari, qui a porté plainte contre Tariq Ramadan pour viol, se considérait, au moment des faits, au printemps 2012, comme salafiste et elle portait d’ailleurs le voile intégral.
Elle a indiqué que l’islamologue l’avait invitée à le rejoindre dans sa chambre d’hôtel et qu’elle ne se doutait pas ce qui allait se produire.
«A ce moment-là, je n’avais aucune méfiance. Pour moi, c’étais un grand frère, un homme religieux. Je suis donc allée en toute confiance. Il m’avait proposé de prendre un gâteau oriental, mais j’ai refusé. Il est ensuite allé se laver les mains puis est revenu pour m’embrasser très fort. Je reconnais de m’être laissée faire mais quelques secondes après, ce que j’ai vécu a été l’horreur», a raconté l’auteur du livre « J’ai choisi d’être libre« , écrit après avoir rompu avec le salafisme et enlevé le voile. Et d’ajouter : «Il s’est littéralement jeté sur moi, comme une bête sauvage. Je n’ai pas eu le temps de respirer, je me suis retrouvée sous lui. J’ai essayé de le pousser et là il s’est mis en colère. Il m’a frappée très violemment, il m’a giflée très fort, ensuite il m’a étranglée pendant plusieurs secondes, j’avais le souffle coupé. J’ai vraiment cru mourir. Là, il m’a violée. J’étais certaine que, si je continuais à le repousser, il me tuerait. Il a fait ce qu’il avait à faire. Le lendemain matin, il est parti avant moi en me disant de sortir discrètement».
Poursuivant son récit, Henda Ayari a indiqué que le petit-fils du fondateur des Frères musulmans, Hassan El-Banna, l’avait contactée peu de temps après cette mésaventure pour l’insulter et l’avertir contre toute intention de porter plainte.
«Il me faisait comprendre que le fait qu’en retirant le voile, j’ai provoqué son désir, et que ce qui s’est passé était de ma faute. Il m’a aussi reproché de ne pas être expérimentée sexuellement. C’était moi la responsable, je l’avais mis en colère, parce que je n’étais qu’une petite fille. J’étais sous son emprise mentale. Je n’avais pas assez de courage pour porter plainte», poursuit la Franco-tunisienne.
Interrogée sur les raisons de cette décision, Henda Ayari a expliqué que l’affaire Harvey Weinstein l’avait encouragée à porter plainte contre son violeur, même si ce dernier avait menacée à plusieurs reprises de lui faire du mal ainsi qu’à ses enfants.
E. B. A.
France : Une Franco-tunisienne poursuit Tariq Ramadan pour viol
Harcèlement sexuel : Vers une 3e plainte contre Tariq Ramadan ?
Donnez votre avis