L’ancien gouverneur de Siliana, Ahmed Zine Mahjoubi, a assuré qu’il n’avait plus aucune autorité sur la ville lors des événements de novembre 2012.
Lors de son audition publique organisée par l’Instance vérité et dignité (IVD), à son siège, à Tunis, hier soir, vendredi 24 novembre 2017, M. Mahjoubi a indiqué qu’une grève générale a été déclenchée dans tout le gouvernorat par l’union régionale du travail (relevant de l’UGTT) sans respecter les procédures légales. Des manifestants, habitants de Siliana et d’autres venus d’autres régions, ont pris d’assaut le siège du gouvernorat et exigé le départ du gouverneur, dont ils ont saccagé le bureau, a-t-il aussi raconté.
«Au début c’étais une simple marche pacifique et les forces de l’ordre n’ont rien fait à ce moment là. Peu à peu, la situation a dégénéré et on a tenté d’attaquer le siège du gouvernorat. Les policiers avaient essayé de s’opposer mais les attaques des manifestants devenaient de plus en plus difficile à repousser et particulièrement violentes. Les policiers ont eu recours aux bombes lacrymogènes. A court de munitions, ces derniers ont dû recourir aux balles de chevrotine pour éviter d’utiliser les balles réelles», a expliqué l’ancien gouverneur.
Ahmed Zine Mahjoubi a, par ailleurs, assuré qu’il n’a pas été mis au courant que les sécuritaires ont eu recours à ce genre de munitions contre les manifestants, étant donné qu’il n’avait plus aucune autorité, à ce moment là, sur le cours des événements.
«Je n’ai participé à aucune décision sécuritaire ni n’ai été consulté par les responsables du ministère de l’Intérieur sur ce qu’il convenait de faire», a-t-il souligné.
E. B. A.
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