Capture d’écran.
La rencontre en retard entre l’Etoile sportive du Sahel (ESS) et l’Espérance sportive de Tunis (EST) s’est déroulée dans un climat détestable… Pareil état d’esprit, on n’en est pas surpris.
Par Hassen Mzoughi
Franchement, avec ce qu’on a vu sur le terrain, le match qui a réuni pratiquement 95% des joueurs de la sélection sur la pelouse du stade de Sousse, dans la soirée du dimanche 26 novembre 2017, est une honte pour le football tunisien.
La voilà la réalité crue de ce football, sans vernis. Voilà le championnat tunisien dont on vante sans vergogne la «qualité» et «la réussite».
Facile de tout mettre sur le dos de l’arbitrage, auquel les joueurs de deux équipes n’ont guère facilité la tâche, mais la violence est inadmissible. Les joueurs n’ont pas le droit de mettre tant de grabuge ni encore les supporters sur les gradins. Encore heureux que les fans «sang et or» n’étaient pas présents au stade de Sousse.
Fallait-il pourrir le match ?
C’est vrai, le trio arbitral n’a pas été à la hauteur de l’événement mais est-ce une raison pour pourrir le match ? C’est vrai, Amir Ayed, l’arbitre du match a influé sur le résultat final. Il a omis d’accorder un penalty en faveur de l’ESS sur une faute évidente d’Anice Badri sur Ghazi Abderrazak, juste à l’entrée des 16 mètres. De sa mauvaise position, il ne pouvait pas bien juger l’action mais son assistant aurait dû lui signaler la faute, comme il aurait dû l’interpeller par la suite sur une agression de Badri sur Hamza Lahmar, passible d’un carton rouge.
Le directeur du jeu n’a pas été en mesure, après cet épisode, de tenir le match, très mal aidé de surcroît par ses deux assistants. Finalement le trio arbitral a raté sa sortie, mais répétons-le, ce n’est pas une raison valable pour mettre tant de violence dans le jeu, et faire dégénérer le match vers la fin, avec au passage trois cartons rouges brandies contre Al Kakhali Bangoura, Amr Marai (ESS) et Maher Besgahier (EST)… dans les temps additionnels.
L’ESS n’a pas retrouvé la sérénité
Il est évident que l’enjeu a lourdement pesé sur les épaules des joueurs de l’ESS. Pourtant, on s’attendait à ce qu’ils montrent un visage intéressant dans un match qu’il leur fallait gagner pour se relancer. Ce n’était pas le cas notamment en seconde mi-temps où les Etoilés ont perdu toute leur lucidité, tombant dans le piège de la provocation et oubliant qu’ils avaient d’abord le devoir de bien jouer pour remporter le match.
Après avoir dominé l’EST en première période grâce à leur supériorité dans les duels et leur jeu direct en profondeur, obligeant ainsi leurs vis-à-vis à opérer par un bloc bas et à subir le jeu, l’ESS devait bizarrement oublier, par la suite, qu’il se devait de mettre du rythme et de la variation dans les opérations. Plus, et au fil des minutes, les joueurs étoilés paraissaient sur leurs nerfs, manquant ainsi la chance de se lancer en course pour le championnat.
A l’évidence, l’ESS a raté son match en première période. Il n’a pas encore retrouvé la sérénité pour franchir sa phase difficile. Mentalement, il n’a pas réussi à se débarrasser de son angoisse qui l’habite depuis son échec en Ligue des champions contre Al Ahly. Cela lui a coûté 2 points précieux. Et la solution n’est pas pour demain notamment après le «départ» annoncé de Ridha Charfeddine, le président du club.
L’EST à dix pendant 55 minutes
De son côté, l’EST a été l’ombre de lui-même lors de ce match où il a cherché à éviter la défaite. Face au pressing adverse, les «Sang et or» ont fait le dos rond, en se repliant dans leur zone, notamment dès la 60e minute. En faisant rentrer rentrer Frank Kom à la 55e minute (à la place de Mikael Eneramo), un milieu défensif à la place d’un attaquant, Faouzi Benzarti a encore bétonné le milieu de l’EST avec pratiquement 4 pivots, dont Koulibaly invité à reculer d’un cran pour devenir un troisième défenseur axial.
L’absence de Taha Yassine Khenissi a énormément pesé sur le comportement de l’EST, lui qui permet à son équipe de jouer devant la défense adverse. Faouzi Benzarti a choisi d’aligner Eneramo à sa place mais quel flop monumental! L’attaquant nigérian a passé son temps à courir au milieu de terrain, n’offrant aucune solution en attaque à ses coéquipiers. Dominé dans le jeu aérien, peu agressif, Eneramo a encore compliqué les choses par ses pertes de balle et son manque de coordination. Bref l’EST a joué à dix pendant 55 minutes et il peut s’estimer «gagnant» dans l’affaire pour sa petite prestation.
L’arbitre serait-il le gendre d’un dirigeant «sang et or»?
Faouzi Benzarti a refusé le jeu surtout pour se protéger car il savait qu’il est attendu au tournant et que sa place est encore précaire. N’empêche, il a joué avec le feu en faisant jouer Mikael Eneramo alors que le jeune Bilel Mejri (21 ans) aurait pu constituer un effet de surprise face à une défense de l’ESS qui laissait beaucoup d’espace.
La Ligue nationale de football professionnel (LNFP) se retrouve avec un gros dossier sur les bras mais va-t-elle prendre le soin de bien vérifier bien des choses comme cette rumeur qui dit que l’arbitre Amir Ayadi serait le gendre de Walid El Arem, un dirigeant de l’EST. Espérons que ce n’est pas vrai !
Dans le reste du programme de cette journée de rattrapage, le Club sportif sfaxien (CSS) et le Club africain (CA) engrangent des points. Ils ont fait l’essentiel en s’imposant respectivement devant le Stade gabésien (SG) 1-0 (but d’Ali Abdi à la 17e minute) et l’Etoile sportive de Metlaoui (ESM) 1-0 grâce à un but de Firas Chawat (80e minute).
Le CSS a pris seul la seconde place du classement (20 points) à 2 points du leader espérantiste (8 matches), tandis que l’ESS reste 5e avec 16 points (7 matches) et le CA 11e avec 10 points (7 matches).
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