Le Salon Intermat 2018, prévu en avril 2018, s’intéresse aux ingénieurs et aux professionnels tunisiens de la construction et des infrastructures.
Par Khémaies Krimi
En prévision d’Intermat 2018, salon international de la construction et des infrastructures, qui aura lieu du 23 au 28 avril 2018, à Paris Nord Villepinte (France), ses promoteurs ont organisé, en partenariat avec le Centre de promotion des exportations (Cepex) et la Chambre tuniso-française de commerce et d’industrie (CTFCI-Promosalons), le mercredi 22 novembre 2017, à la Maison de l’Exportateur, siège du Cepex, la «Rencontre Tunisie», une journée de promotion et d’information. Objectif : informer les professionnels des nouveautés de cette manifestation qui s’est choisi pour devise «Demain se construit aujourd’hui» et identifier en Tunisie des ressources humaines qualifiées et des marchés à fort potentiel.
Au chapitre des nouveautés, le développement du visitorat en provenance des zones de proximité de la France (méditerranéens et d’Afrique du Nord) et l’intérêt porté aux thèmes futuristes: la construction à l’horizon 2025-2030, la location dans 10 ans («être loueur dans dix ans») et la création de quatre villages thématiques : démolition et recyclage, building smart, smart road et strat up by Eurovia.
Le programme comporte également une exposition de matériels et d’équipements de pointe dans les domaines du terrassement et démolition, route, industrie des matériaux et fondations, levage, manutention et transport, bâtiment et et filière du béton.
La Tunisie marché potentiel
Au rayon des opportunités d’équipement qu’offre la Tunisie, Faten Hentati, directrice du programme et suivi des projets à la Direction ponts et chaussées (DGPC), au ministère tunisien de le l’Equipement, de l’Habitat et de l’Aménagement du territoire, a brossé un tableau exhaustif des projets d’infrastructure programmés pour 2018 pour un montant global de 3.500 millions de dinars tunisiens (MDT) et des projets prévus durant la décennie 2020-2030.
Elle a fourni des indications précises sur le réseau routier tunisien, le plan stratégique de la DGPC à l’horizon 2030, le plan stratégique des autoroutes, le plan stratégique des routes express (corridors devant relier l’arrière pays au littoral) et les grands projets et le partenariat public-privé (PPP).
Concernant les projets qui peuvent être réalisés dans le cadre du PPP, elle a cité les autoroutes (construction et/ou exploitation), les routes express (600 Km), la rocade extérieure du Grand-Tunis, le pont de Djerba-Médenine ou bien dans l’entretien routier (contrats par objectif , privatisation de l’E.R.).
Le projet de pont de Bizerte.
Le pont de Bizerte pourrait intéresser des multinationales
Vidéo à l’appui, Mme Hentati s’est attardée sur le projet du nouveau pont de Bizerte dont le coût est estimé à plus de 600 MDT. Principale composante de ce projet de liaison terrestre entre Bizerte et Tunis : un viaduc imposant de 2070 m de longueur qui traversera le canal avec trois travées, dont la principale, de 293 m, est soutenue par 2 piles singulières en forme de V encadrant le canal de navigation. La ligne visuelle du viaduc est définie par les treillis métalliques inférieurs du tablier, créant des arcs rabaissés sur cette partie centrale. L’ouvrage tel qu’il était présenté est un chef d’oeuvre de simplicité esthétique, d’élégance et d’identité propre.
Un mot sur la structure de l’ouvrage dont on parle très peu. Il s’agit d’un viaduc avec un tablier mixte à treillis et double action mixte d’hauteur variable, construit par encorbellements successifs. Le tablier a une largeur de 25 m permettant de loger la chaussé de la voie rapide en 2×2 voies de la nouvelle liaison avec des trottoirs latéraux pour l’entretien et passage de sécurité.
L’objectif non dit de la rencontre Tunisie
Pour sa part, Laura Sanchez, directrice de communication d’Intermat, a indiqué que la rencontre Tunisie se propose d’intéresser ce salon à la Tunisie, qui ne figure pas jusque-là dans la carte de ses centres d’intérêt, contrairement à deux pays maghrébins voisins: l’Algérie et le Maroc.
Elle a rappelé que les géants du secteur de la construction seront présents à Intermat 2018, avec 1.500 exposants, dont 70% étrangers venant de 40 pays, plus de 183.000 visiteurs attendus (dont 35 à 40% d’internationaux venant de 167 pays).
Un débat devait être instauré ensuite. Il a porté sur les difficultés rencontrées par la Tunisie pour financer ses projets d’infrastructure. L’attention a été attirée sur la pénurie des ingénieurs spécialisés en béton en Tunisie et sur l’insuffisance des ressources humaines tunisiennes qualifiées en général (ingénieurs) pour contrôler les projets d’infrastructure en cours de réalisation.
Faisant semblant de n’avoir rien entendu sur ce dernier sujet, Olivier Pradet, directeur Business France à Tunis, après avoir fait un exposé sur les mégaprojets qui vont être engagés en France en prévision d’importantes échéances mondiales (Coupe du monde de rugby en 2023, Jeux olympiques en 2024 et éventuellement l’Exposition universelle en 2025), a rappelé aux ingénieurs en équipement tunisiens que l’ambassade de France en Tunisie a créé un visa spécial dénommé «passeport talent» destiné à aider ces oiseaux rares à aller travailler et s’installer en France. Sans commentaire.
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