Paul Boccara / Jounaïdi Abdeljaouad.
Al Massar a rendu un dernier hommage à Paul Boccara, dirigeant influent du Parti communiste français (PCF) pendant plus de quatre décennies.
Né à Tunis en 1932, cet éminent économiste a su «se hisser sur les épaules de Marx» pour approfondir la pensée marxiste et la pousser plus loin dans l’analyse et la compréhension de la crise du capitalisme à l’orée du 21e siècle.
C’est son collègue Hédi Sraieb, professeur d’économie et militant d’Al Massar, qui a lu le message du parti lors des funérailles du grand disparu, samedi 2 décembre 2017, au cimetière nouveau d’Ivry-sur-Seine, à Paris.
Nous reproduisons, ci-dessous, pour l’histoire, l’allocution d’Al Massar…
«Mesdames Messieurs, chers amis, chers camarades. Je voudrais juste brièvement vous faire part de cette clameur qui vient de l’autre côté de la Méditerranée, de Tunisie pour être précis, où Paul est né et a passé toute sa jeunesse.
«La triste nouvelle s’est en effet propagée comme une traînée de poudre au sein de la gauche tunisienne et du mouvement syndical. Le moment de stupéfaction et de tristesse passé, toutes et tous témoignent chacun à sa manière de leur admiration enthousiaste pour ses écrits et du respect teinté d’affection que leur inspirait ce chaleureux compatriote.
«Aussi permettez-moi de vous transmettre le message de Jounaïdi Abdeljaouad, coordinateur national du parti Al Massar : ‘‘C’est avec une immense tristesse que nous exprimons, au nom de la direction, des militantes et des militants du parti Al Massar, héritier du Parti communiste tunisien (PCT), nos plus vives condoléances à sa compagne, à ses enfants, à la famille du défunt et à nos camarades du Parti communiste français». M. Jounaidi ajoute : «Jeunes communistes quand notre parti était frappé d’une mesure arbitraire d’interdiction et que ses journaux étaient suspendus, nous lisions avec engouement et assiduité les articles et écrits de Paul. Cela faisait partie de notre formation politique lors de nos discussions dans nos cercles marxistes que l’on réunissait clandestinement. Ses écrits étaient publiés dans des revues et journaux qui circulaient à l’époque sous le manteau aussi bien dans l’Huma, dans des revues comme ‘‘Économie et Politique’’ ou dans les ouvrages des Éditions sociales. Paul faisait pour nous figure de rénovateur de la théorie marxiste de l’économie et cela nous incitait à la réflexion en dehors des schémas classiques. Nous nous inspirions de ses analyses judicieuses et de sa méthodologie rigoureuse pour alimenter nos débats et notre action au service de la classe ouvrière et du mouvement social. Aussi, nous garderons l’immense travail de réflexion mené par Paul – notre frère de lutte –, comme faisant partie de notre patrimoine progressiste et démocratique que nous mettons d’abord au service de notre pays, la Tunisie, dans sa transition démocratique, mais aussi sociale et économique.»
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