La société civile poursuit sa mobilisation contre les décisions du ministère des Affaires culturelles nuisibles au Centre culturel et au Festival de Hammamet.
Par Dr Salem Sahli *
A l’appel du réseau associatif de Hammamet, plusieurs associations, partis politiques et cadres locaux se sont réunis vendredi 2 décembre 2017 pour échafauder une riposte destinée à contrer les récentes décisions du ministre des Affaires culturelles relatives au Centre culturel international de Hammamet (Ccih).
La première décision concerne la coupe drastique dans le budget 2018 du Festival international de Hammamet qui voit son budget amputé des 2/3 passant de 1.900.000 dinars tunisiens (DT) en 2017 à 748.000 DT en 2018.
La deuxième a trait au limogeage de Moez Mrabet, directeur du Centre culturel international de Hammamet (CCIH) et son remplacement par Chaker Chikhi qui a déjà occupé le poste de secrétaire général du CCIH en 2014.
Après avoir examiné l’affaire sous toutes ses coutures, les participants ont unanimement exprimé leur refus des décisions «arbitraires» du ministre des Affaires culturelles considérant qu’elles s’apparentent à des sanctions qui rien ne justifie dans les faits. Le CCIH payant ainsi la rançon de sa politique culturelle exemplaire et du succès de son festival.
Ils ont aussi réitéré leur totale adhésion à l’approche participative adoptée par Moez Mrabet dans l’élaboration de la stratégie du CCIH ainsi que leur appui à sa politique de démocratisation culturelle en conformité avec l’esprit de la constitution tunisienne. Car, contrairement à l’annonce du ministre des Affaires culturelles, nous considérons qu’il est du devoir d’une institution culturelle publique comme le CCIH de s’ouvrir sur son environnement et de promouvoir l’égalité d’accès aux arts et à la culture.
Quant au nouveau directeur, Chaker Chikhi, les participants s’opposent à sa nomination étant donné son passif lourdement chargé que ce soit lorsqu’il officiait à la délégation régionale de la culture de la Manouba ou lorsqu’il était secrétaire général du CCIH.
S’agissant du budget alloué au CCIH, les participants jugent ce budget ridicule et demandent à l’autorité de tutelle de le réviser à la hausse ou, tout au moins, de le maintenir au niveau de 2017.
Car baisser drastiquement le budget du CCIH sonnera à coup sûr le glas d’un festival vieux de 54 ans qui est devenu au fil du temps une institution culturelle prestigieuse que beaucoup de Tunisiens se sont appropriés.
A la fin de la réunion, il a été décidé d’organiser dans un premier temps un sit-in citoyen dimanche 3 décembre à 14h devant le CCIH pour manifester notre soutien à Moez Mrabet et crier aux décideurs politiques «Touche pas à mon Festival!».
Les participants s’engagent à rester mobilisés pour défendre l’indépendance culturelle du Ccih par tous les moyens légaux.
* Secrétaire général de l’Association d’éducation relative à l’environnement de Hammamet.
Donnez votre avis