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Station Agil de Ben Arous : L’ingénieure Imen est à la pompe

Portrait de l’ingénieure Imen Hammami, l’enfant de Medjez El-Bab (Béja), qui se plaît dans son travail à la station-service Agil de Ben Arous.

Par Zohra Abid


C’est au cours d’une visite à la station-service Agil, l’enseigne de la Société nationale de distribution des pétroles (SNDP) de Ben Arous, inaugurée le 31 octobre 2017, au coeur du quartier administratif de ce gouvernorat situé au sud de Tunis, que nous avons été impressionnés par la détermination, le dynamisme et l’enthousiasme de ce petit bout de femme âgée de 27 ans, au sourire sincère et au regard à la fois enfantin et juvénile.

Agil développe son concept

On a été également interpellés par l’ambiance sereine qui règne dans cette station-service de 1000m2 où Imen supervise le travail de 13 employés, 7 garçons (dont 3 au lavage) et 3 filles stagiaires (niveau bac +3), qui ont presque tous son âge.

La station service Agil de Ben Arous, inaugurée le 31 octobre 2017.

«Nous avons changé la charte graphique en intégrant le gris et le jaune dans le bâtiment, un peu aussi la forme du cheval dans le logo. Nous avons opté pour une topographie plutôt moderniste et travaillons beaucoup sur la qualité des services ainsi que sur l’image de la marque de la société publique. On veille surtout sur la propreté de l’espace doté d’équipements nouveaux», explique à Kapitalis, Nabil Smida, le Pdg de la SNDP-Agil, en nous faisant visiter l’espace de restauration Ettounsi, loué par un particulier et qui sert du simple café croissant au déjeuner complet. Une boutique sera bientôt ouverte, dont les étalages sont déjà en place.

Le nouveau concept d’accueil des stations Agil est volontiers, chaleureux et convivial, car un lieu de passage doit ressembler à un lieu de vie où l’on se plait aussi.

Nabil Smida, Pdg de la SNDP-Agil, en discussion avec les employés de la station.

La station des carburants se féminise 

Au moment où l’on parle, en Tunisie, d’un stock de 620.000 chômeurs dont 270.000 diplômés du supérieur (soit 30%), selon des chiffres officiels, Imen n’est pas restée un seul jour à la maison en train de se tourner les doigts.

Dès l’obtention de son diplôme, , en juin 2013, de l’Ecole nationale d’ingénieurs à Monastir, Imen n’a pas croisé les bras et a vite fait des démarches. Et c’est ainsi qu’elle a décroché son premier job en tant que caissière à la station Agil de Griaât de Medjez El-Bab. Elle y est restée 15 mois avant d’aller à la direction du siège à Tunis pour peaufiner son savoir «dans tout ce qui est technique, panne, rénovation, visites de contrôle…», explique-t-elle.

Plus tard, poursuit l’ingénieure, elle passera 2 mois sur le terrain dans la station de Menzel Hayet, à Sfax, avant d’occuper pendant 9 mois un poste de responsabilité à Bir El-Kassaa, au sud de Tunis.

Imen Hammami avec des membres de son équipe.

«Je crois être chanceuse. Certes, je suis orpheline du père qui nous a quittés alors que j’avais 10 ans, mais ma mère Dalila, qui a travaillé dur pour nous (ma sœur aînée Sabrine, un master en physique-chimie et qui vit actuellement en France, ma petite sœur Ines, infirmière, et le benjamin Mohamed, étudiant en informatique), a remplacé Bahri, mon papa, et su comment nous mettre sur le droit chemin. C’est à elle que nous devons notre réussite», raconte Imen, avec beaucoup d’émotion avant de rejoindre les 3 filles stagiaires en comptabilité. «Faire un bon chiffre d’affaires est le premier de mes objectifs. Ceci ne se fait qu’avec le bon accueil et le bon service», enchaîne-t-elle, en promenant son regard sur les différents espaces de la station.

«Un métier qui me va bien»

Imen, qui se dit fière de son travail, affirme qu’elle a horreur de l’immobilité et que le métier de responsable d’une station-service lui va comme un gant. Chaque jour, elle pointe à Agil à 6H00 et ne rentre chez elle à Mégrine que vers 17H00. «Le travail du bureau que je fais le matin dure 2 heures. A cette heure-là, il y a toujours du monde et surtout des taxis. Il faut dire que l’emplacement est bon; on est vraiment sur la grande route. Au milieu de la semaine, on passe généralement pour remplir le carburant mais le weekend, les clients viennent surtout pour le lavage. Depuis l’ouverture, on est arrivé à un pic de 27 véhicules à laver en même temps», s’enorgueillit la jeune femme.

Espace restaurant Ettounsi: les bols de lablabi soigneusement rangés.

«Lorsque mes collègues sont pris par les opérations d’entretien courant, de lavage ou de petite mécanique, de vérification des pneus ou de batterie et autres tâches qui leur sont dévolues, et que personne n’est disponible pour remplir le carburant, c’est moi qui prends le pistolet. Ceci ne me dérange pas du tout. L’essentiel c’est que tout marche au mieux», souligne Imen Hammami, en remplissant le réservoir d’un véhicule.

«C’est une fille polyvalente, très appliquée et elle est bonne partout. Là où elle est, elle gagne la confiance de ses supérieurs dans ce métier longtemps pratiqué par les hommes et qui est en train de devenir peu à peu l’apanage de la gent féminine», fait remarquer Nabil Smida, qui œuvre au doublement du chiffre d’affaires de sa société, dont la féminisation progressive des stations-service pourrait être l’un des facteurs importants: les femmes, on le ait, sont plus travailleuses et plus disciplinées que les hommes, en tout cas en Tunisie.

Imen, une ingénieure vous fait le plein. 

M. Smida se dit particulièrement fier de la station Agil de Ben Arous dont le terrain a été acheté par la société depuis 1980. Après 3 ou 4 refus de construction, la SNDP a enfin été autorisée à y construire une station Agil. «Pourtant, nous avons participé dès le départ à la viabilisation de ce quartier administratif. En tout cas, les travaux ont été entamés en début de 2017 et on a ouvert notre station avant la fin de cette même année», a-t-il conclu.

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