Selon la note de conjoncture de la Banque centrale de Tunisie (BCT), le taux de croissance en Tunisie pour les 9 premiers mois de 2017 s’est établi à 1,9%.
L’activité économique a connu une nette amélioration au cours du 3e trimestre de 2017, avec un taux de croissance du PIB, aux prix constants de 2010, de + 0,7% en variation trimestrielle (V.T) et +2,1% en glissement annuel (G.A), soit les mêmes taux pour le PIB exprimé aux prix de l’année précédente.
De ce fait, le taux de croissance, pour les 9 premiers mois de l’année s’est établi à 1,9%.
Selon la BCT, la croissance du PIB a été tirée principalement par la bonne performance des industries manufacturières (+2,1% en V.T) et des services marchands (+1,3%). Cette évolution positive a, toutefois, été contrebalancée par la contre-performance des industries non manufacturières (-3,5%) et des activités agricoles (-0,9%), qui ont contribué négativement à la croissance.
La valeur ajoutée (VA) dans le secteur de l’agriculture et de la pêche s’est, en effet, repliée, revenant de +1,6% au 2e trimestre à -0,9% au 3e. Egalement, la VA, en glissement annuel, a connu une décélération en revenant à 2% au cours du même trimestre contre 3,1% un trimestre auparavant. Il est intéressant de noter, qu’hors agriculture, le PIB aurait connu, au 3e trimestre de 2017, un accroissement de 0,9% (en V.T) après avoir baissé de 0,1% au 2e trimestre.
Au niveau des industries manufacturières, la VA a affiché une progression de +2,1% au 3e trimestre, en VT, contre -0,9% au 2e, profitant essentiellement de l’accroissement de la V.A des branches des industries agro-alimentaires (+5,8% en V.T.), des industries mécaniques et électriques (+2,6% en V.T.) et des industries diverses (+3,9% en V.T.), lesquels secteurs auraient contribué, respectivement, à raison de +0,2pp, +0,1pp et +0,1pp à la croissance. Cette amélioration porte aussi la marque d’une forte reprise de la VA des industries de raffinage (+20,7% au 3e trimestre 2017 contre -10,2% au 2e).
A l’opposé, les VA des industries chimiques (-6,8%) et du textile, habillement et cuir (-1,7%) auraient impacté négativement la croissance dans le secteur des industries manufacturières.
Pour ce qui est des industries non manufacturières, leur V.A a poursuivi sa tendance baissière en reculant de 3,5% au cours du trimestre et contribuant à raison de -0,3pp à la croissance. Cette évolution a été marquée par la poursuite de la contraction des activités d’extraction de pétrole et du gaz naturel (-12,4% en VT, soit -21,6% en GA), liée essentiellement à l’arrêt de la production dans certains champs pétroliers, en relation avec la poursuite des troubles sociaux survenus à Tataouine et Kébili. Faut-il noter que la production du pétrole a connu une reprise durant septembre 2017 qui s’est d’ailleurs poursuivie en octobre, mais à un rythme moins important.
Les valeurs ajoutées dans les autres branches des industries non manufacturières, à savoir les industries d’électricité et gaz et les industries minières, ont progressé à un rythme relativement modéré, soit, respectivement, de 3,3% et 3,6% (en V.T).
En effet, la production du phosphate n’a pas cessé de baisser, revenant de 407.800 tonnes en août à 356.500 tonnes, en septembre 2017 pour s’établir à 260.600 tonnes, en octobre, son niveau le plus bas de toute l’année, suite à l’arrêt de production au niveau de la région de Métlaoui qui a connu des mouvements de protestation et des revendications sociales. On notera, depuis, une amélioration de la production, en novembre (304.100 tonnes).
S’agissant de la VA des services marchands, elle s’est accrue de 1,3% au 3e trimestre, contribuant à raison de +0,5 pp à la croissance globale. Cet accroissement provient, essentiellement, de la reprise de l’activité dans la branche «hôtellerie et restauration» (+5,3% en V.T. avec une contribution de +0,2 pp), la branche «transports» (+3,5% en V.T. avec une contribution de +0,2 pp) et dans la branche «commerce» (+1,6% en V.T. avec une contribution de +0,1 pp).
Les indicateurs du secteur touristique, relatifs au 3e trimestre 2017, montrent une amélioration au niveau du nombre des entrées des non-résidents, des nuitées et des recettes touristiques, en terme de glissement annuel, de l’ordre de 22%, 23% et 27% respectivement.
Source : ‘‘Evolutions économiques et monétaires’’, décembre 2017, Banque centrale de Tunisie.
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