Le ministre de la Santé, Imed Hammami, a soutenu une thèse de master, à l’Université Zitouna, en civilisation islamique, mais à huis-clos.
La Fédération générale de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, relevant de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) a protesté dans un communiqué publié le mercredi 27 décembre 2017 contre les abus enregistrés à l’occasion de la soutenance par Imed Hammami, l’actuel ministre de la Santé, dirigeant du parti islamiste Ennahdha, de sa mémoire de master en civilisation islamique sur «les dimensions civilisationnelles de la suppression de l’esclavagisme en Tunisie».
La fédération a relevé, dans ce communiqué, de «graves irrégularités». Ainsi, M. Hammami a donné instruction afin d’interdire aux étudiants, professeurs et chercheurs intéressés l’accès à la salle de soutenance, alors que les soutenances donnant droit à des diplômes universitaires sont ouvertes au public et ne se déroulent pas à «huis-clos», contrairement à «l’instruction» du membre du parti islamiste.
Le communiqué de la Fédération générale de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique ajoute par ailleurs que le «candidat-ministre» s’est fait accompagner par un secrétaire chargé de noter les observations du jury, alors que l’administration, décidément complaisante et laxiste, aurait dû interdire la présence de ce secrétaire.
D’autre part, et selon toujours le communiqué, le comité du master et du doctorat ne s’est pas réuni et n’a pas informé de la composition de comité scientifique chargée de discuter au préalable le mémoire et de l’inscrire pour la présentation devant le jury final. Tout cela contrairement aux règlements en vigueur.
Tout en stigmatisant ces dépassements, la fédération appelle le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique ainsi que le doyen de l’Université Zitouna et le conseil des universités à procéder à une enquête interne. Et ajoute qu’elle se réserve le droit de porter l’affaire devant la justice en cas d’absence d’enquête sérieuse sur ces abus.
Reste aussi que cette la «recherche» de M. Hammami surprend plus d’un, venant d’un ingénieur électromécanicien, diplômé de l’Ecole nationale des ingénieurs de Tunis (Enit).
Hassen Mzoughi
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