Au cours de cette année 2017, plusieurs sportifs d’élite, surtout dans les sports individuels, ont porté haut les couleurs du sport tunisien. Apprécions !
Par Hassen Mzoughi
On l’a toujours dit: les sports individuels sont une mine de grands performeurs. L’histoire du sport tunisien le confirme. Le présent aussi et malgré des moyens dérisoires – et un encadrement moyen – les disciplines individuelles ont toujours apporté de grosses satisfactions au plus haut niveau. Les Tunisiens (filles et garçons) ont parfois dépassé les plus grands champions mondiaux.
Azza Besbes.
Azza Besbes, vice-championne du monde
L’année qui s’achève restera celle de Azza Besbes, Marwa Amri et Nihel Cheikhrouhou.
Vice-championne du monde d’escrime (sabre), en juillet, à Leipzig, en Allemagne, Azza Besbes entre dans l’histoire du sport mondial. Après l’argent du circuit de la Coupe du monde 6 ans auparavant à Coblence (Allemagne 2010), en juin dernier, elle remporte son 10e titre de championne d’Afrique de sabre dames, en Egypte.
Si Ines Boubakri, la médaillée de bronze olympique 2016 à Rio, Brésil, a été moins en vue cette année, elle n’a pas raté l’occasion de glaner son 11e titre africain de l’épée au Caire.
Nihel Cheikrouhou.
Quant au talentueux Farès Ferjani, premier mondial junior cette année, il a décroché la médaille d’argent du fleuret, à Dourdan (France), lors de la dernière étape de la Coupe du monde juniors, la médaille de bronze à la Coupe du monde juniors de sabre à Budapest et la médaille d’or aux Championnats méditerranéens junior. En août dernier, il déménage à New York pour s’entraîner au Manhatten Fencing Center et étudier à l’université Saint John.
Cependant, au 17e Championnat d’Afrique d’escrime, en juin dernier au Caire, la Tunisie a perdu son leadership continental qu’elle détenait depuis 2008 en faveur de l’Egypte. Avec 5 médailles d’or, 5 en argent et 3 en bronze, les Tunisiens sont arrivés seconds derrière les Egyptiens qui ont totalisé 6 médailles d’or, 4 en argent et 7 en bronze.
Marwa Amri.
Marwa Amri et Nihel Cheikhrouhou font sensation
Après une médaille de bronze olympique en 2016, Marwa Amri a encore fait sensation avec l’argent au Championnat du monde de lutte en août dernier à Paris au terme d’une saison au cours de laquelle elle a tout gagné. Avec 3 participations aux JO, 8 titres africains, un titre de championne du monde en moins de 55 kg en 2014, 2 titres méditerranéens, et une 3e place mondiale en junior, la lutteuse tunisien vient garnir son palmarès déjà étoffé.
La judokate Nihel Cheikhrouhou a décroché la médaille de bronze des plus 78 kg, lors du Championnat du monde toutes catégories, en novembre à Marrakech, Maroc. Une sorte de revanche sur sa défaite imméritée en repêchages pour la médaille de bronze aux JO 2016 à Rio. Septuple championne d’Afrique, elle a remporté la première médaille mondiale de sa carrière. Enfin une consécration pour une sportive très passionnée par sa discipline!
Walid Ktila.
Achraf Zouaoui, Walid Ktila et Arij Zaafouri : l’or en barre
Fidèle à une longue tradition tunisienne depuis 1959 (5 titres mondiaux), Achraf Zouaoui a été sacré champion du monde du combiné au mondial de boules, en août dernier à Casablanca, Maroc. Il s’est imposé en finale face au slovaque Dejan Tonejc (28-20).
Au Championnat du monde de pétanque à Gand, en Belgique, la paire tunisienne Majdi Hammami et Asma Belli a remporté le titre en finale mixte face à la paire cambodgienne sur le score de 13 à 7. Tandis que Mouna Beji et Khaled Bougriba ont récolté respectivement l’argent et le bronze.
Au Championnat du monde d’athlétisme handisport, en juillet dernier, la Tunisie s’est hissé parmi le gotha mondial avec 10 médailles d’or, 6 en argent et 8 en bronze, soit 12 pour les femmes et autant pour les hommes.
Walid Ktila est le plus titré lors de ces Championnats du monde: 4 médailles d’or sur 100, 200, 400 et 800 mètres, toutes en or. Seuls le Canadien Brent Lakatos et l’Américaine Tatyana Mcfadden ont fait aussi bien. Ktila est suivi par Raoua Tlili avec 2 titres au disque et au poids.
Arij Zaafouri.
Enfin notons le titre mondial du kick boxing remporté par Arij Zaafouri (club Venecia des sports individuels de Sidi-Bouzid).
Ces performances, et bien d’autres satisfécits dans plusieurs compétitions continentales et régionales, sont de véritables exploits personnels, réalisés avec de maigres moyens, en l’absence de logistique, de programmation et d’encadrement dignes de ce nom, mais au prix d’énormes efforts et sacrifices individuels.
Inutile d’évoquer le marasme de l’athlétisme et de la boxe, jadis pourvoyeurs de champions de haut niveau pour la Tunisie mais aujourd’hui sans base de renouvellement.
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