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Le retour des Destouriens : Abir Moussi contre les marchands du temple

Le Parti destourien libre (PDL) et sa présidente Abir Moussi, les véritables héritiers de Bourguiba, annoncent la couleur : en finir avec l’islamisme.

Par Rachid Barnat *

La présidente du Parti destourien libre (PDL), Abir Moussi, veut mettre hors d’état de nuire les Frères musulmans … en toute légalité.

Elle veut les traduire en justice pour cause de financement de leur parti par un pays étranger, le Qatar en l’occurrence ; ce qui constitue en soi une haute trahison passible de la cour martiale pour ses responsables.

Les mensonges des islamistes

Car les Frères musulmans, à l’instar des Ibn Saoud, se moquent du monde. Ils se sont accaparés les instances de défense des droits des femmes, comme les Ibn Saoud se sont accaparés la présidence des droits de l’homme à l’Onu; puisque la présidence de la commission de la femme au sein de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) est confiée à un dirigeant islamiste, tout comme l’atelier consacré la présence de la femme à des postes de décision a été confiée à un islamiste à l’occasion de la fête nationale de la femme… une manière cynique de narguer les Tunisiennes.

Alors que les islamistes n’ont jamais caché leur haine pour les femmes; ce que leur chef Ghannouchi a consigné dans son livre!

Or faut-il rappeler que les islamistes n’ont jamais participé, ni de près ni de loin, à l’instauration des droits de la femme? Alors pourquoi jouent-ils les défenseurs des droits acquis par les femmes, eux qui ont toujours combattu ces droits?

Et comble de l’hypocrisie, ces islamistes et une grande partie de la classe politique veulent nous faire croire que Ghannouchi est devenu le défenseur des droits des femmes, lui qui reniait son appartenance à l’organisation des Frères musulmans ! Il n’est pas à un mensonge près : il ne fait qu’appliquer la «taqiya» (le mensonge stratégique) !

Devant un tel constat, ne serait-il pas plus judicieux pour les Tunisiens, lassés et déçus des partis «démocrates et progressistes» corrompus par les islamistes et leurs sponsors, les bédouins d’Arabie, de se tourner vers le seul et véritable parti celui de feu Bourguiba, qui a fait ce que la Tunisie est devenue avant l’arrivée des Frères musulmans : le Parti destourien ! D’autant que sa présidente, Abir Moussi, est la seule responsable politique qui rejette clairement les partis religieux, conformément à la Constitution 1959, qui les interdit *; contrairement aux autres partis qui composent avec les Frères musulmans, admettant ainsi qu’ils puissent instrumentaliser la religion et prendre en otage l’islam et dont les chefs se croient obligés de donner des gages de bonne foi à Ghannouchi qu’ils sont de «bons musulmans» ! Comme celui du Parti communiste qui a du faire son pèlerinage à la Mecque pour démentir les islamistes quant à son athéisme.

Abir Moussi est l’une des rares personnalités politiques à contrer frontalement Ghannouchi et les islamistes. 

Le courage d’Abir Moussi

Abir Moussi a le courage de désigner l’ennemi de la Tunisie et des Tunisiennes en dénonçant les islamistes et leur hypocrisie et rejoindre ainsi la majorité de Tunisiens qui s’inquiètent de la wahhabisation de la société tunisienne par les Frères musulmans. Elle dit clairement son refus d’instrumentaliser la religion à des fins politiques. Ce que les autres chefs de partis n’ont jamais osé dire clairement par calculs électoralistes, dont Béji Caïd Essebsi qui a trahi ses électeurs qui l’ont pourtant porté massivement au pouvoir pour les en débarrasser.

Ce Parti destourien, ou ce qu’il en reste, serait bien inspiré de rétablir la Constitution de 1959 après l’avoir débarrassée des rajouts que les zélotes opportunistes ont voulu y inscrire pour plaire à Bourguiba puis à Zine El-Abidine Ben Ali; et de prendre garde à ne pas accepter en son sein les pan islamistes et leurs frères pan arabistes, dont l’idéologie est diamétralement opposée au nationalisme qui fonde le bourguibisme; pour ne pas reproduire l’erreur commise par Nidaa Tounes !

La hargne d’Abir Moussi contre les marchands du temple est à la mesure de leur détestation des femmes qui seront les premières perdantes s’ils restaient au pouvoir. Sera-t-elle à la hauteur des espérances des tunisiens trahis par Béji Caïd Essebsi? Il faut l’espérer.

Blog de l’auteur. 

* Article 8 : Un parti politique ne peut s’appuyer fondamentalement dans ses principes, objectifs, activités ou programmes, sur une religion, une langue, une race, un sexe ou une région.
Il est interdit à tout parti d’avoir des liens de dépendance vis-à-vis des partis ou d’intérêts étrangers.

 

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