Migrants tunisiens dans un centre d’accueil à Lampedusa.
Un migrant tunisien de 30 ans, originaire de Redeyef (Gafsa) s’est suicidé par pendaison dans un centre d’accueil de migrants à Lampedusa, Italie.
Le drame a eu lieu hier, vendredi 5 janvier 2018 à 12h30, et le nom de l’homme, qui avait été admis dans ce centre le 30 octobre dernier, n’a pas encore été révélé.
Dans ce genre de centre, les migrants clandestins sont identifiés avant d’être transférés vers d’autres établissements de rassemblement pour ensuite être rapatriés ou expulsés.
Selon les témoins sur les lieux, le migrant a mis fin à ses jours après avoir appris son expulsion vers la Tunisie.
Les journaux régionaux de Sicile ont largement parlé de ce suicide. Le corps du migrant tunisien a été découvert pendu à une traverse d’un dépôt situé à 400 mètres du centre, où se trouvent logés uniquement des Tunisiens (150 selon les médias), qui précisent que le défunt devait quitter Lampedusa le 31 décembre pour Agrigente, mais une panne de bateau a retardé ce déplacement. Des témoignages des pensionnaires du centre indiquent qu’il est devenu très silencieux et solitaire.
Maire de Lampedusa : «Une réalité tragique»
Selon Salvatore Martello, maire de Lampedusa, «les psychologues du centre ont décidé le transfert du Tunisien de Lampedusa en raison de certains troubles psychologiques». Et l’édile d’ajouter : «Les migrants ne peuvent pas passer des mois dans ce centre à ne rien faire. Le désespoir arrive vite. Normalement, ils ne doivent pas rester plus de 48 voire 72 heures au plus. Sinon la situation devient dramatique».
Les propos de ce responsable sont durs mais la réalité est tragique. Ce migrant est parti mais la douleur est là. «Je crois qu’on ne fait pas assez des deux côtés pour ces malheureux. C’est ça la dure réalité. Il faudrait respecter les modalités d’accueil et de transfert des migrants qui arrivent sur Lampedusa. Le Tunisien qui s’est suicidé a passé plus de deux mois au centre. C’est inacceptable. Le centre ne doit pas être un ghetto où l’on abandonne les gens. Ce n’est pas juste et c’est insupportable», regrette, de son côté, le maire de l’île qui avait demandé, fin septembre dernier, la fermeture du centre d’accueil des migrants de Lampedusa.
Hassen Mzoughi
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