Selon Alain Rodier, l’organisation terroriste Aqmi utilise la Tunisie comme une base arrière pour mener ses opérations en Libye et au Sahel.
Dans une interview accordée au journal français « Atlantico« , hier, dimanche 14 janvier 2018, l’ancien officier supérieur au sein des services de renseignement français et actuel directeur adjoint du Centre français de recherche sur le renseignement (CF2R), a expliqué qu’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) lance ses opérations en Libye et au Sahel durant la nuit dans le but de ne pas se faire remarquer par les autorités tunisiennes.
«Par contre, pour Daech la Tunisie constitue une terre de jihad privilégiée car la ressource humaine y est abondante et le pouvoir faible», explique Alain Rodier, sachant qu’après la révolution du 14 janvier 2011 et l’arrivée au pouvoir du mouvement islamiste Ennahdha, la jeunesse tunisienne avait été entre les griffes de prédicateurs religieux.
En effet, ces pseudo-imams, invités et accueillis en grande pompe, en 2012, pour faire des prêches, avaient incité les jeunes à partir au jihad. Suite à cette invitation, plusieurs Tunisiens ont préféré rejoindre les rangs des organisations terroristes, notamment de l’Etat islamique (Daech).
Le directeur adjoint du CF2R a, par ailleurs, indiqué qu’après l’échec de Daech à faire de nouvelles attaques terroristes en Tunisie suite au démantèlement de cellules à La Marsa et la Mnihla, en 2016, l’organisation a choisi d’étendre son influence dans 17 gouvernorats, dont Jendouba, Sfax, Sidi Bouzid, Medenine et Sousse, pour être plus active.
En ce qui concerne Al-Qaida, l’organisation terroriste «maintient sa présence dans le Nord-ouest de la Tunisie dans les gouvernorats de Kasserine et de Le Kef attaquant parfois les forces gouvernementales quand elles tentent de trop s’aventurer dans ces zones transformées en repaires pour terroristes», expliqué M. Rodier.
E. B. A.
Donnez votre avis