Kimmo Tiilikainen et Riadh Mouakhar.
La Finlande met son expertise au service de la Tunisie pour l’aider à préserver ses ressources naturelles et son environnement dans le cadre d’un développement harmonieux et durable.
Par Zohra Abid
Lors d’une rencontre avec les représentants des médias, lundi 22 janvier 2018, au siège du ministère des Affaires locales et de l’Environnement, à Tunis, en présence de Leena Gardemeiste, ambassadrice de la Finlande en Tunisie depuis septembre 2017, le ministre tunisien des Affaires locales et de l’Environnement, Riadh Mouakhar, et le ministre finlandais du Logement, de l’Energie et de l’Environnement, Kimmo Tiilikainen, ont annoncé un programme prometteur dans le domaine de la protection de l’environnement en Tunisie.
La Tunisie a besoin de dépolluer ses sites industriels.
Des ambitions environnementales
C’est l’objectif de la visite en Tunisie du ministre finlandais, qui était accompagné d’une délégation de hauts responsables, d’hommes d’affaires et de représentants d’entreprises spécialisées dans l’économie verte.
La Finlande, championne de la protection environnementale, va montrer la voie à la Tunisie et l’aider à mieux gérer et protéger son environnement et à s’investir davantage dans ce domaine vital, a expliqué M. Mouakhar.
La Tunisie a beaucoup à apprendre de la Finlande, estime M. Mouakhar.
La Finlande a déjà promulgué une loi l’obligeant à atteindre 38% de son mix énergétique en énergies renouvelables et tous les efforts sont mis en oeuvre pour parvenir à ce résultat. Et c’est ce qui l’incite à être toujours pionnière en matière de gestion de l’environnement.
Sans être pionnière dans ce domaine, la Tunisie n’est pas trop mal lotie dans ce domaine. Elle est, en effet, classée par le rapport de l’université de Yale, publié en 2016, à la 50e place mondiale en matière de protection de l’environnement. «Ce n’est pas catastrophique et notre pays, qui veut être écologiquement responsable, a des ambitions dans ce domaine», dira M. Mouakhar. Tout en admettant que la Tunisie a de sérieux problèmes de pollution, notamment dans les régions de Bizerte, Gabès et Sfax. Et le ministre d’expliquer: «Lorsqu’on a choisi, dans les années 1970, de développer notre industrie, nous avons été amenés, par manque de prévoyance, à rejeter les déchets industriels dans la nature et notamment dans la mer. Plusieurs autres pays industrialisés ont manqué, eux aussi, de prévoyance et fait peu de cas de l’environnement. Mais à nous comparer, aujourd’hui, avec d’autres pays développés, on peut dire que la situation chez nous n’est pas aussi lamentable que certains pourraient le penser. Avec un peu plus d’efforts dans ce domaine, nous pourrions améliorer rapidement notre classement et viser la 30e place».
La Finlande met son expertise au service de la Tunisie, assure M. Tiilikainen.
Investir dans l’économie verte
Un état des lieux a été fait et tout le monde est conscient des nuisances que subit, depuis plusieurs décennies, notre environnement. La Tunisie a de graves problèmes d’assainissement et de rareté des ressources en eau. «Un programme de sauvegarde de l’environnement a été lancé en 2005 et on a commencé par développer le réseau national d’assainissement. Aujourd’hui, on est classé premier en Afrique dans ce domaine. N’empêche qu’il nous reste beaucoup à faire pour nous rapprocher des pays exemplaires comme la Finlande», a renchéri M. Mouakhar. Et ce pays est, d’ailleurs, disposé à aider la Tunisie à s’investir davantage dans le domaine de la préservation de l’environnement. C’est un partenaire qui dispose d’un savoir-faire sur lequel on peut compter pour avancer.
La délégation finlandaise a prévu plusieurs visites de terrain.
Le ministre finlandais a indiqué, pour sa part, que la visite qu’il allait effectuer, hier, avec les membres de la délégation l’accompagnant, à la STEP (station d’épuration des eaux usées) d’El Attar, à Sidi Hassine Sijoumi (gouvernorat de Tunis), entrée en service il y a un peu plus d’un an, va donner une idée sur les avancées de la Tunisie en matière de gestion des eaux usées. «L’assainissement des eaux usées du Grand-Tunis est nécessaire pour améliorer les conditions de vie des habitants de cette grande métropole», a-t-il insisté, en rappelant les réunions qu’il va avoir, aujourd’hui, mardi 23 janvier, avec le ministre de l’Equipement, de l’Habitat de l’Aménagement du territoire et celui de l’Energie, des Mines et des Energies renouvelables, pour voir, avec eux, les besoins de la Tunisie dans ce domaine et ce que la Finlande peut lui apporter en termes d’expertise et de soutien financier et technique.
De leur côté, les investisseurs finlandais accompagnant Kimmo Tiilikainen, ont prévu, eux aussi, une série de rencontres avec des hommes d’affaires tunisiens opérant dans le domaine de l’environnement (gestion des ressources, lutte contre la pollution, protection de l’écosystème, santé environnementale, gestion des eaux, notamment dans l’agriculture et les forêts.
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