Lionel Zinsou, ancien Premier ministre du Bénin et banquier d’affaires, a mis dans l’embarras tout l’establishment économique et financier tunisien.
Intervenant, il y a une semaine, à la première édition des conférences économiques de la Biat autour de la thématique «Quels déterminants du décollage économique pour la Tunisie dans le monde d’aujourd’hui», devant pas moins de 400 hauts cadres financiers, banquiers et universitaires tunisiens, le Franco-béninois a jeté un pavé dans la mare en déplorant, entre autres, la méthodologie avec laquelle la Tunisie présente, jusqu’ici, sa dette publique.
Il a indiqué à ce sujet que la part de cette dette dans le PIB (70%) environ ne pose pas problème pour lui, car ce taux est au niveau moyen de celui des pays de la Méditerranée et qu’il est bien meilleur qu’en Algérie, pourtant un pays pétrolier, mais ce qui le dérange par contre c’est sa composition : emprunts extérieurs + emprunts intérieurs.
«Il n’y pas un pays en Europe qui présente sa dette rapportée au PIB en ajoutant la dette intérieure à la dette extérieure. Des pays comme la France ou l’Allemagne ne parlent de leurs dettes qu’en faisant allusion uniquement à leur dette extérieure. Si la Tunisie applique la même méthodologie, le taux de son endettement serait un des plus bas en Afrique. Même chose pour son service de la dette (8 milliards de dinars tunisiens environ), il ne devrait pas inquiéter outre mesure car lui aussi est très bas», a estimé M. Zinsou.
En dépit de son aspect gênant, aucune partie officielle ou indépendante n’a osé réagir à cette analyse.
Khémaies Krimi
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