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Tunisie : Le déficit budgétaire se creuse et la dette publique explose

Le déficit budgétaire de l’Etat tunisien en 2016 s’est établi à 5.452 millions de dinars tunisiens (MDT) soit 6% du PIB, contre 4.094 MDT ou 4,8% du PIB en 2015.

Comparativement, le déficit budgétaire prévu par la loi de finances 2016 (LF 2016) était évalué à «seulement» 3.664 MDT ou 3,9% du PIB.

Selon la Banque centrale de Tunisie (BCT), cette situation résulte, essentiellement, de l’accroissement des recettes propres à un rythme nettement moins élevé que celui prévu par la LF 2016 alors que les dépenses hors principal de dette continuent à s’accélérer.

Les ressources propres de l’Etat se sont affermies de 5,4%, en 2016, contre 12,4% dans la LF 2016, grâce à une progression très modérée des recettes fiscales (1,2% à comparer au taux de 11,4% prévu dans la LF 2016) et à une hausse considérable des recettes non-fiscales, suite, notamment, à l’encaissement du produit de cession de la licence 4G (431,1 MDT), indique la BCT dans sa note sur les ‘‘Evolutions économiques et monétaires’’ (mars 2017).

Reflétant une conjoncture économique morose, les recettes d’impôts directs se sont inscrites en baisse de 3,1%, en 2016 (contre une hausse de 12,3% prévue dans la LF 2016).

Cette baisse a résulté du repli des impôts sur les sociétés (-42,5% contre +19,3% prévu) qui a touché aussi bien les sociétés pétrolières que les sociétés non-pétrolières. Toutefois, elle a été atténuée par la bonne tenue des impôts sur les revenus des personnes physiques (+19,5% contre +8,3% prévu).

Pour leur part, les recettes d’impôts indirects ont enregistré une hausse de 4,3% (alors qu’elles étaient sensées progresser de 10,8%) grâce à la progression des droits de consommation (+22,6%) qui a compensé la baisse des droits de douane (-22,5%) et la faible performance de la TVA (+1,6%).

Les dépenses de fonctionnement ont augmenté de 7% durant l’année 2016 (contre -0,3% en 2015), et ont été boostées par l’accélération des dépenses de rémunération (+13,7% contre +9,9%) qui a contrasté avec la baisse des dépenses de subventions. Cette dernière a concerné, principalement, les subventions des carburants. Par ailleurs, on note une bonne performance des dépenses en capital qui se sont établies à un niveau comparable à celui prévu par la LF2016.

Le creusement du déficit budgétaire et la non-mobilisation de certaines ressources extérieures prévues dans le cadre de la LF2016, ont amené le Trésor public à intensifier son recours au financement intérieur.

Par conséquent, l’encours de la dette publique poursuit son ascension pour s’établir à un niveau de 61,9% du PIB, au terme de l’année 2016, contre 53,4% initialement prévu dans la LF2016 et 55,4% en 2015.

I. B.

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