Le vice-président d’Ennahdha, Abdelfattah Mourou, a beau montrer un visage amène d’homme ouvert et moderniste, il reste, au fond, un fervent militant islamiste.
En effet, le vice-président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) a laissé éclater sa colère à propos du choix pouvant être laissé à l’enfant, une fois arrivé à l’âge adulte, de porter le nom de sa mère ou de son père, une proposition examinée par la Commission des libertés individuelles (Colibe).
Dans un post publié sur sa page Facebook, Abdelfattah Mourou a estimé que cette proposition est «stupide» et va «entraîner la perte des enfants», a-t-il écrit. «Cette mesure va à l’encontre des traditions de la société tunisienne, des lois en vigueur et même du système mondial», a-t-il assuré, feignant d’ignorer que plusieurs pays au monde offrent la possibilité, aux enfants, de porter le nom de la mère.
En France, par exemple et depuis 2015, les parents peuvent remplir un simple formulaire à la naissance du bébé où ils lui donnent le nom du père ou celui de la mère, ou bien les deux, en cas de désaccord.
L’emportement de M. Mourou peut être difficilement justifié, sinon que par ses parti-pris idéologiques et son islamisme de fond, que ses postures faussement ouvertes et ses masques successifs ne sauraient dérober longtemps.
Décidément, les islamistes ont encore du mal à digérer l’idée même de l’égalité homme-femme. C’est trop leur demander…
Y. N.
Egalité entre les sexes en Tunisie : La Colibe à la manœuvre
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