Lors de sa communication financière, hier, mardi 7 février 2018, Carthage Cement (CC) a annoncé que 14 investisseurs s’intéressent à son processus de cession.
Cette rencontre, animée par Ibrahim Sanaa, DG de la société, et Adel Grar, son président de conseil, a été une occasion pour éclaircir beaucoup de points concernant la société.
Le DG a ainsi passé en revue les réalisations de la société au titre de l’exercice 2017, qui affichent un chiffre d’affaires en baisse de -12% par rapport à 2016, tiré principalement par la baisse des ventes de ciments notamment sur les marchés à l’export.
Ces réalisations sont venues dans un contexte sectoriel caractérisé par une capacité de production supérieure à la consommation locale, qui est resté quasiment stable depuis 2010 à 7,5 millions de tonnes, alors que la capacité installée des cimentiers est passée de 7 à 11,5 millions de tonnes.
A ce problème s’ajoute les difficultés de l’exportation du ciment notamment vers les marchés libyen et algérien.
Dans un contexte aussi serré, CC a pu se tailler une part de marché conséquente de 20%. Mais, en l’absence de marché export conséquent, la société se retrouve devant un dilemme de taille: écouler sur le marché local au risque de brader les prix ou bien supporter le stock et altérer encore plus sa trésorerie. Sachant que la société est liée contractuellement avec NLS qui doit avoir une production minimale que Carthage Cement doit commercialiser. Elle vend ou elle ne vend pas NLS est payé à la tonne produite (contrat qui prendra fin en avril 2019). Donc ce qui n’est pas vendu est stocké, contrairement aux autres cimentiers qui peuvent arrêter leur production à leur guise pour éviter de constituer des stocks.
Dans ce contexte, le management s’est félicité qu’en ce début d’année, la société est parvenue à signer un contrat pour 350.000 tonnes de clinker avec un opérateur en Afrique subsaharienne. Le premier convoi de 38.000 tonnes a déjà été envoyé. Une autre commande optionnelle de 350.000 tonnes est aussi probable dans des conditions tarifaires avantageuses.
Interrogé sur les raisons du report de 3 semaines de la date de dépôt de dossier de manifestation d’intérêt pour l’acquisition des participations confisquées par l’Etat tunisien, M. Grar a répondu que cette décision a été prise en réponse à la requête de certains investisseurs qui ont demandé de proroger la période. Il a aussi précisé que ce report ne va pas empiéter sur les autres phases du processus de cession qui devrait être finalisé à la fin du 1er semestre au moins dans sa phase d’identification de l’acquéreur final et du prix de cession.
Contrairement à la réaction du marché, M. Grar, considère qu’il s’agit là d’un signal positif puisqu’il y a un fort intérêt pour l’opération sachant qu’à la date d’hier déjà 14 investisseurs ont retiré le cahier des charges dont des groupes cimentiers internationaux.
I. B. (avec Mac SA).
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