Neji Bghouri/Sami Fehri.
Sami Fehri, patron d’El-Hiwar Ettounsi, utilise sa chaîne TV pour mener une campagne de dénigrement contre Neji Bghouri, président du SNJT.
Bien plus qu’une campagne de dénigrement, le communiqué d’El-Hiwar Ettounsi critiquant le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), ses membres et surtout son président, s’apparente à du harcèlement puisqu’il est diffusé en boucle sur ladite chaîne.
Les chroniqueurs et journalistes payés par Sami Fehri profitent de la tribune qui leur est ainsi offerte pour insulter leur collègue, Neji Bghouri, dont l’unique crime est d’avoir refusé de s’asseoir à la même table que leur patron, suspecté de vols de fonds publics appartenant à l’Etablissement de la télévision tunisienne (ETT), du temps où il était l’associé et le chouchou de Belhassen Trablesi, le beau-frère de l’ancien président Ben Ali, tous deux en fuite hors du pays depuis le 14 janvier 2011.
M. Fehri est d’ailleurs poursuivi en justice et cela est de notoriété publique et il continue de comparaître devant les juges pour répondre de ses actes. Et cela, ses employés le savent, qui, très honnêtement, se sont acharnés sur le Syndicat des journalistes, qui, du temps où M. Fehri bénéficiait des largesses de Ben Ali, militait pour la défense de l’indépendance des journalistes et de la liberté d’expression. N’est-ce pas Maya Ksouri, avocate de son état et femme de droit? N’est-ce pas Lotfi Laamari, qui ne peut se prévaloir du passé militant de Néji Bghouri, loin s’en faut? N’est-ce pas Naoufel Ouertani ou autres Elyes Gharbi dont les pratiques sont souvent peu conformes à la déontologie de l’information ?
Comme une meute au service de leur maître, ces chers collègues ont endossé la robe d’avocat pour défendre leur patron. C’est, certes, leur droit et à chacun ses valeurs et ses choix, mais au nom de quelle éthique, de quelle déontologie et de quelle moralité pourront-ils se prévaloir pour justifier la campagne qu’ils mènent contre Néji Bghouri et le SNJT, en en faisant même une affaire personnelle, qui plus est en utilisant, illégalement, une autorisation de l’Etat et un signal de diffusion qui est, rappelons-le, un bien public ?
Cette réaction déchaînée et puérile, et qui n’honore pas les responsables de la chaîne et certains de ses salariés et pigistes, est non seulement une atteinte à l’éthique et à la déontologie de l’information, mais elle est aussi, et surtout, une grave entorse au cahier des charges signé par les patrons des chaînes de télévision et qui les engage à respecter le décret-loi n° 116 du 2 novembre 2011 relatif à la communication audiovisuelle, et qui interdit l’utilisation de ce service public à des fins de propagande ou pour défendre des intérêts personnels.
Yûsra Nemlaghi
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