Une fête de lumières et de couleurs.
L’exposition «Traces du futur» du peintre Abbes Boukhobza, ouverte samedi 10 février 2018, au City Store BMW & Mini, aux Berges du Lac de Tunis, se poursuivra jusqu’au 24 du même mois.
Par Zohra Abid
Cette exposition, qui donne à voir la beauté, l’harmonie, l’âme et l’authenticité de la vie des Djerbiens, est le fruit d’une belle rencontre entre l’artiste Abbes Boukhobza, Mohamed Ben Jemaa, directeur général de la Société Ben Jemaâ Motors, et la Fondation Djerba.
L’écume des jours ensoleillés.
Un univers envoûtant
Au total, 39 tableaux, de petits et grands formats, tous débordant de joie, comme dans une fête où on est embarqué dans une profusion de couleurs envoûtantes et explosant d’émotions, et où des silhouettes dansent au rythme du tambour et de la zokra et où les motifs de la khomsa (main de Fatma), la houta (poisson), du couffin, du chapeau et autres motifs berbères sont noyés, ici et là, dans l’écume des jours ensoleillés et des nuits étoilées de l’île des Lotophages, à l’heure de la sieste aussi.
Djerba chante et danse.
«Je pense que c’est le cheminement de l’artiste. C’est cette forme d’expression, celle des sentiments, qui fait sa différence. Il écarte totalement les paysages, les ruelles et les voûtes et tout son travail est centré sur les émotions avec une pluie de lumières et de couleurs sur les formes. En fait, il s’amuse bien dans les dédales de sa toile», commente, émerveillée, une jeune étudiante aux Beaux-arts. «Son monde dégage, ajoute-t-elle, des airs festifs, c’est ça la vie à Djerba c’est si beau, si simple.»
Abbes Boukhobza et Jacob Lellouche.
«En 2009, j’ai fait une exposition en hommage à mon maître feu Abderrazak Sahli que j’ai côtoyé une petite période alors que j’avais 18 ans. Je pense que je me suis un peu imprégné de son univers», raconte l’artiste, aujourd’hui âgé de 31 ans, qui ajoute: «J’ai également fait deux expositions, « L’Homme libre » et « Cœur ouvert », à Gammarth. En France, en 2013, j’ai participé à l’exposition d’hommage au poète et politique Pablo Neruda,au Grand Palais, à Paris».
La peinture est un jeu joyeux.
Djerba/Etats-Unis via la Belgique et le Maroc
C’est depuis cette date que, dans le Paris artistique, on a commencé à s’intéresser à lui. On lui a donné sa chance et, lui, l’a bien saisie. Et pour se confirmer, il s’est frotté au savoir-faire de François Rouan, peintre dessinateur et photographe français qui l’encadre. «C’est aussi mon maître qui m’a donné la technicité», dira le jeune artiste, reconnaissant.
Un monde qui dégage des airs festifs.
Bientôt, une exposition itinérante fera le voyage de Djerba aux Etats-Unis en passant par la Belgique et le Maroc. Et ce n’est pas terminé. Un porte-folio sponsorisé par la Fondation Djerba, présidée par Mohamed Ben Jemaâ et d’autres mécènes, sera édité à Paris à partir d’avril prochain.
Un disciple du grand Abderrazek Sahli et qui le réclame.
Parmi ceux qui soutiennent le jeune artiste dans sa fulgurante montée, Jacob Lellouche qu’on a croisé au City Store BMW & Mini. Il croit beaucoup en ce jeune artiste et il est là pour l’aider à voler sur la scène internationale, d’autant que, comme le dit si bien l’historienne française d’origine tunisienne Lucette Valenzi, «il avance désormais d’un pas assuré».
L’essayiste et médecin psychiatre Gérard Haddad, ainsi que l’historienne Sonia Fellous (tous deux d’origine tunisienne), pour ne citer que ces deux-là, le prennent aussi sous leurs ailes protectrices.
En France toujours, des romanciers font aujourd’hui appel à lui pour illustrer les jaquettes de leurs livres avec des couleurs lumineuses et des silhouettes qui bougent dans tous les sens, se touchent, s’éloignent, puis s’enlacent, s’entrelacent et s’enchevêtrent.
Mohamed Ben Jemaâ s’engage à soutenir le monde des arts.
Un virtuose des couleurs méconnu dans son pays
C’est ça le monde de ce jeune artiste qui a confirmé en peu de temps sa virtuosité et fait parler de plus en plus de lui de par ses fresques murales, ses peintures, ses acryliques, ses tissages et ses jeux avec des matériaux divers. «Je vais intégrer le tissage pour agrémenter mes tableaux», dit l’artiste, qui doit cette la maîtrise de cette nouvelle technique à François Rouan. Ce sera au centre de sa prochaine exposition. M. Lellouche ne nous dira pas plus.
«Abbes est aujourd’hui très connu en France. J’ai voulu le faire connaître davantage, ici en Tunisie. D’ailleurs, la société Ben Jemaâ s’engage aujourd’hui à soutenir le monde de l’art et de la créativité, que ce soit dans la photo, la sculpture, la BD, l’artisanat revisité ou autre expression», a annoncé M. Ben Jemaâ.
City Store BMW & Mini, ouvert pendant le mois de ramadan 2017, n’est pas seulement un showroom de voitures de luxe, il sera désormais un espace dédié à l’art et ouvert aux jeunes artistes. «Nous pensons aussi à un hommage à Zoubeir Turki. Nous y travaillons et on l’annoncera le moment voulu», a-t-il conclu.
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