L’aventure s’arrête pour le festival Musiqat qui avait débuté il y a 12 ans. La mauvaise nouvelle vient d’être annoncée sur la page officielle du festival.
Dirigé par Anis Meddeb et organisé par le Centre des musiques arabes et méditerranéennes (CMAM) et Scoop Organisation, qui est également derrière le festival Jazz à Carthage, Musiqat est une manifestation musicale dédiée aux musiques traditionnelles et néo-traditionnelles, ayant lieu chaque année (depuis 2005) au Palais Ennejma Ezzahra, à Sidi Bou Saïd, au nord de Tunis.
Ce beau festival né d’un vertueux partenariat public-privé devrait fêter cette année sa 13e édition, mais il se retrouve malheureusement contraint à baisser le rideau après avoir fait pendant 12 années le bonheur des mélomanes et des passionnés de musiques ancrées dans les traditions méditerranéennes.
«Ni Scoop Organisation ni les sponsors ne poursuivront l’aventure (…) Le poids de l’administration, le non-intérêt du ministère de tutelle et l’ego de quelques directeurs ont achevé cette belle manifestation», annonce-t-on sur la page officielle du festival.
La crise culturelle est bel est bien là et elle menace en premier lieu les festivals de musique comme Musiqat et, avant lui, Le Tabarka Jazz Festival (premier festival de Jazz en Tunisie lancé en 1973) qui a dû être annulé en 2008 en raison de complications administratives et d’absence de soutien des autorités. (Tabarka Jazz Festival n’a repris ses activités qu’en 2017, et encore très timidement).
D’autres festivals ne tarderont probablement pas à être touchés par les restrictions budgétaires, le manque de sponsoring ou encore l’inflation des cachets qui va de pair avec la chute du dinar tunisien (DT).
Est-ce une hécatombe décidée à frapper les meilleurs de nos festivals? C’est en tout cas ce que laisse entendre le statut de Musiqat, partagé également par la page officielle de Jazz à Carthage : «Avec les nouvelles orientations annoncées ces dernières semaines, d’autres dégâts dans le secteur culturel privé suivront très probablement».
Mais que fait le ministre des Affaires culturelles, Mohamed Zinelabidine, musicien et musicologue de son état ?
Fawz Ben Ali
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