Rached Ghannouchi, président du mouvement islamiste Ennahdha, a indiqué que la Tunisie a toujours été un Etat islamique.
Dans une interview accordée au quotidien argentin « La Nación« , il a expliqué, jouant sur les mots, qu’il existe différentes interprétations du terme «Etat islamique».
Selon lui, certaines personnes pensent qu’il suffit seulement d’élever le son de l’appel à la prière des mosquées pour que le pays soit considéré comme un Etat islamique, ajoutant : «L’article 1 de la Constitution de 1959 a stipulé que la religion de la Tunisie est l’islam et sa langue l’arabe. Nous pensons que cet article est conforme à la réalité. Ceux qui rédigent les textes de lois ne sont pas des théologiens mais des députés. Si le peuple choisit les valeurs de l’islam, les lois devraient les refléter».
Le président d’Ennahdha a, par ailleurs, indiqué que la Tunisie n’a jamais été un pays laïc même après l’indépendance de 1956 étant donné que la Constitution, achevé 3 ans plus tard, avait reconnu l’islam comme étant la religion de l’Etat, «mais de manière soft», ajoutant que le mouvement islamiste a dû composer avec cette réalité et l’accepter.
Interrogé sur le concept «islamo-démocrate» revendiqué par son mouvement lors de son congrès tenu, en mai 2016, M. Ghannouchi a indiqué qu’Ennahdha a décidé de s’approprier cette notion afin de marquer ses distances avec l’islamisme violent proclamé par l’Etat islamique (Daech), qui considère que la démocratie est un pêché.
«D’abord, nous voulons montrer que l’islam est en accord avec les principes démocratiques. Ensuite, par le terme islamo-démocrate, nous nous référons à l’acceptation du cadre politique de l’État-nation et non du califat. Nous voulons réaffirmer notre loyauté envers la nation et envers un État fondé sur le droit et la citoyenneté. Musulmans et non-musulmans, hommes et femmes devraient avoir les mêmes droits», a-t-il déclaré.
E. B. A.
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