Le PSG sans Neymar a une nouvelle fois été éliminé de la Ligue des Champions d’Europe, mardi soir, 6 mars 2018, cette fois par l’autre grand d’Espagne, le Real Madrid.
Par Mounir Hanablia *
Cette fois les Parisiens ont raté le coche d’abord au match aller à Madrid, où, malgré un but madrilène entaché de hors-jeu, et ayant copieusement dominé les débats, ils s’étaient inclinés au cours des 10 dernières minutes en encaissant 2 buts fatidiques, après un coaching de fin de match que beaucoup avaient jugé désastreux de la part de l’entraîneur parisien Unay Emery comparé à celui brillant de son homologue du Real, Zidane.
Les ambitions contrariées du Qatar
Hier soir à Paris, les Parisiens se sont cassés les dents face à une équipe madrilène bien organisée, en particulier au milieu du terrain, dont certaines des vedettes comme Isco avaient été laissées au repos pour méforme. N’eût été la maladresse de Benzéma, peu inspiré, le Real aurait d’ailleurs pu mener au score dès la mi-temps sans que quiconque n’y trouve à redire.
En seconde mi-temps, après quelques débordements parisiens dangereux pour la défense madrilène, ce qui devait arriver arriva : Cristiano Ronaldo scorait de la tête suite à un centre lumineux du superbe remplaçant d’Isco, Ascencio.
Incorrigible Verratti…
Le reste du match devait se terminer dans la confusion pour les Parisiens, après que Verratti, le milieu de terrain parisien, incapable de maîtriser ses nerfs, se soit une nouvelle fois fait expulser à un moment décisif pour son équipe. Le but d’égalisation parisien, assez burlesque, ne devait pas remettre en question la supériorité madrilène, concrétisée par un deuxième but, et plusieurs occasions.
Paris a surtout été victime de son jeu prévisible en milieu de terrain, où tout tournait autour de Rubio, doté d’un abattage certes exceptionnel, mais tout aussi dénué de vision de jeu, et qui n’a jamais pu placer ses attaquants en situation de but.
Les Parisiens ont beaucoup couru, mais essentiellement derrière un ballon que les Madrilènes s’évertuaient à faire circuler remarquablement.
Mais la principale différence entre le PSG et le Real se situe surtout dans la gestion des absences et du risque; déjà lors du match aller Zidane avait, dans un moment critique pour son équipe, décidé de changements qui s’étaient révélés décisifs, et au match retour, il a réussi à constituer une équipe performante en prenant le risque de laisser sur la touche deux de ses joueurs les plus brillants, Modric et Isco, alors qu’Emery, pourtant doté d’un effectif riche en individualités de premier plan, n’a pas pu suppléer l’absence de Neymar.
L’homme du Qatar Nasser Al Khelaifi, qui règne sur l’équipe.
La coupe pleine d’amertume du public parisien
Depuis la célèbre remontada de Barcelone, dont l’entraîneur parisien, trop timoré, avait été non sans raison tenu responsable par beaucoup, il était paru clair qu’il n’était pas le meilleur choix pour répondre aux ambitions du Qatar.
Au Santiago Barnabeu, lors du match aller, ce pronostic ne s’était pas démenti, le jeu parisien lors du match retour ne l’avait que confirmé. Il est vrai que Neymar avait été blessé, contre l’OM, parce que son équipe, menant 3-0, son entraîneur n’avait pas jugé nécessaire de le remplacer pour le ménager. Mais si Emery a été maintenu à son poste, depuis la saison dernière, la responsabilité en incombe au satrape qui règne sur l’équipe, l’homme du Qatar Nasser Al Khelaifi, qui ne craint pas de jouer les patrons envers et contre tous, en engueulant publiquement et en poussant à la démission un entraîneur de la carrure de Carlo Ancelotti après une défaite à Reims, et en décidant de maintenir à son poste le responsable (l’est il vraiment?) du flop monumental au Nou Camp.
Comme à son habitude, après les 6 éliminations en Champion’s League, le bouillant président du PSG a déclaré qu’il ne fallait pas réagir sous l’effet de l’émotion et qu’il fallait prendre le temps de réfléchir; sa dernière réflexion avait il faut le dire coûté la bagatelle de 400 millions d’euros.
Le public parisien d’une désillusion, l’autre.
Finalement, on peut en conclure qu’à millions d’euros équivalents, le Real dispose d’un président à sa tête, d’un entraîneur à la tête de l’équipe, et de plusieurs coupes d’Europe à son palmarès; le PSG lui dispose d’un Sultan, celui du Qatar, d’un Wali nommé Al-Khelaifi, et d’une coupe sans doute pleine, pour son public, d’amertume. Peut être le Qatar devrait il désormais investir dans les échecs…
* Cardiologue, Gammarth, La Marsa.
Article du même auteur dans Kapitalis:
Football: L’apport incertain des sélectionneurs étrangers à la Tunisie
Foot-CAN 2017 : Face à l’Algérie, les Tunisiens ont forcé la chance
Donnez votre avis