Me Mekki, avocat de Mabrouk Korchid, ministre des domaines de l’Etat et des Affaires foncières, estime que Slim Ben Hmidane, ancien détenteur de ce portefeuille, a porté préjudice à l’Etat tunisien dans l’affaire de la BFT.
L’avocat, chargé de la défense du ministre de M. Korchid, accusé de diffamation par son prédécesseur, a indiqué que l’affaire de la Banque franco-tunisienne (BFT) est devenue une affaire d’opinion publique, qui porte l’argent spolié à l’Etat et au peuple tunisiens.
«Il faut faire la lumière sur la trahison de Slim Ben Hmidane qui a commis des erreurs considérables dans la gestion de cette affaire durant son mandat ministériel» (de janvier 2012 à mars 2013), a-t-il déclaré, aujourd’hui, mercredi 14 mars 2018, sur Mosaïque FM, tout en assurant que ce dernier a porté plainte contre son client qui l’a accusé de trahison.
«Mon client n’a pas nommé Ben Hmidane dans sa déclaration, d’ailleurs le comité de défense estime qu’il aurait du le faire», a-t-il dit, en rappelant que l’Etat a été condamné par le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (Cirdi) dans cette affaire l’opposant depuis la fin des années 1980 au fonds d’investissement britannique ABCI auquel il devra bientôt payer des dommages et intérêts, qui seront bientôt évalués et que certains experts estiment à plus de 900 millions de dollars.
«N’est-ce pas là une vraie trahison à l’Etat et au peuple tunisien ?», s’est interrogé Me Mekki, qui joue sur l’incompréhension générale des dessous de cette affaire.
En fait, M. Ben Hamidane est accusé par son successeur d’avoir accepté un accord à l’amiable entre l’Etat tunisien et ABCI, qui a été considéré par le Cirdi comme un aveu d’abus et lui a servi de base pour faire condamner l’Etat tunisien. Or, cela n’est pas vrai. La condamnation s’est basée sur des éléments du dossier bien antérieurs à la tentative d’arrangement à l’amiable.
La responsabilité dans cette affaire ne doit pas être jetée sur le seul Ben Hamidane, servant ici de bouc émissaire, mais à tous les responsables de l’Etat tunisien qui ont été mêlés à la gestion de ce dossier depuis 1989, y compris les chefs de gouvernement, de nombreux ministres et gouverneurs de la Banque centrale de Tunisie (BCT), sous Ben Ali et après la révolution de 2011.
M. Ben Hamidane a peut-être commis des erreurs, mais il n’est pas le seul dans ce cas, et ne doit surtout pas porter seul le chapeau.
Y. N.
Affaire BFT : Chronologie d’une sale affaire d’Etat (1981-2018)
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