Selon Houssine Dimassi, c’est la centrale syndicale qui gouverne aujourd’hui la Tunisie et non le président de la république, Béji Caid Essesbi.
Dans une déclaration à Radio Med, mardi 13 mars 2018, l’ancien conseiller économique de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) dans les années 80 et 90 a indiqué que le chef du gouvernement a subi des pressions de la part de la centrale syndicale pour limoger l’ancien ministre de l’Education, Néji Jalloul, et pour ne pas maintenir ceux de la Santé, Said Aidi, et des Affaires sociales, Mahmoud Ben Romdhane, qui avaient pourtant donné satisfaction dans le précédent gouvernement, conduit par Habib Essid.
«Ces 3 ministres ont été écartés du gouvernement de Chahed parce qu’ils ont refusé à chaque fois de satisfaire les caprices de l’UGTT. Cependant, depuis 2 ou 3 semaines, l’Union a décidé de ne plus soutenir Chahed. D’ailleurs, je pense que Béji Caid Essebsi va lui aussi subir les pressions de l’UGTT et répondre positivement à ses demandes», a indiqué M. Dimassi. Et d’ajouter : «A l’heure actuelle, c’est la centrale syndicale qui,malheureusement, gouverne le pays. J »ai vraiment très peur que le président de la république et le chef du gouvernement répondent positivement à ses terribles demandes. L’UGTT ne veut toujours pas comprendre que la solution n’est pas dans le changement des ministres mais dans celui de la politique».
Notons que Noureddine Taboubi avait appelé le chef de l’Etat, lors de la réunion des signataires de l’Accord de Carthage, à effectuer un remaniement ministériel partiel du gouvernement d’union nationale. Cet appel avait été lancé par la centrale syndicale à chacune de ses réunions et dans les déclarations de ses dirigeants aux médias.
Rappelons aussi que l’hebdomadaire britannique « The Economist » avait indiqué dans un article publié en décembre dernier que l’UGTT empêche la Tunisie d’avancer à cause de ses incessantes revendications .
E. B. A.
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