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Article 230 pénalisant l’homosexualité : Une injustice acceptée par les Tunisiens

L’article 230 du code pénal tunisien qui punit l’homosexualité porte atteinte aux droits et aux libertés individuelles. Tout le monde le sait, mais rien n’est fait pour le faire abroger…

A part les associations défendant les droits des homosexuels, à l’instar de Shams, Mawjoudin ou Adli, tout le monde, en Tunisie, fait semblant de n’en rien savoir. Alors que les juges continuent de punir les homosexuels sur la base de cet article.

En effet, 71 Tunisiens ont été condamnés à la prison ferme pour homosexualité, en 2017, sur la base de l’article 230. Un texte de loi rétrograde et obsolète, qui est en contradiction flagrante avec le principe de la liberté individuelle, défendu par la constitution de 2014. Mais face à cette injustice, on a du mal à trouver, en Tunisie, où l’homosexualité est encore un sujet tabou, des Ong, des partis ou des acteurs politiques appeler à faire abroger cet article.

Ni les députés qu’ils soient de gauche ou soi-disant libéraux et progressistes, ni le gouvernement, ni même la Commission des libertés individuelles et de l’égalité (Colibe), récemment créée par la présidence de la république et qui est censée défendre les droits individuels, n’a évoqué l’article 230.

Quant aux activistes de la société civile, ils ne s’impliquent pas dans la défense de la communauté LGBTQ, victime d’injustices de toutes sortes. Seule la Ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH) a appelé, il y a quelques mois, à abroger cette loi scélérate, mais du bout des lèvres et sans trop insister.

Pourtant, lorsqu’on parle de droits de l’Homme, on n’en exclut ni le genre ni la race ni l’orientation sexuelle… s’étonne Me Mounir Baatour, président de Shams, qui, commentant les récentes déclarations (se comptant sur les doigts de la main) des politiciens à ce sujet, a estimé qu’il n’y a pas de volonté politique pour abroger l’article 230. Il faut que des politiciens courageux proposent à l’Assemblée d’abroger cette loi injuste, a-t-il déclaré à Kapitalis.

«L’article 230 condamne les homosexuels à la perpétuité. Même si le texte de loi évoque une peine maximale de 3 ans de prison ferme, on sait qu’à sa sortie de prison, un homosexuel peut y être reconduit et être à nouveau jugé. Comme c’est le cas du jeune de Kairouan, qui a passé un an de prison en 2015 et qui comparaîtra bientôt devant la justice pour la même accusation. Son seul tort c’est d’avoir choisi librement son orientation sexuelle. Sans faire de mal à autrui, il se retrouve en prison», a-t-il déploré.

Y. N.

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