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Jazz à Carthage : Postmodern Jukebox, aussi rétro que moderne

La 13e édition de Jazz à Carthage continue de drainer un large public de mélomanes, comme d’ailleurs chaque année où on a l’habitude de voir défiler certaines figures du jazz actuel.

Par Fawz Ben Ali

Le concert du vendredi 13 avril 2018 était incontestablement l’événement marquant de cette édition puisqu’on avait rendez-vous avec un collectif musical de poids lourds, les Postmodern Jukebox qui nous viennent tout droit des Etats-Unis.

Un phénomène mondial

Contrairement aux autres soirées, qui étaient partagées entre deux artistes ou groupes, les Postmodern Jukebox étaient seuls à l’affiche de cette soirée-là, la plus attendue de toutes, ayant affiché «complet» à quelques jours seulement de la mise en vente des billets.

Fondée en 2011 par le pianiste américain Scott Bradlee, PMJ est un collectif musical de chanteurs, musiciens, arrangeurs et danseurs qui s’amusent à revisiter les grands tubes du moment à la manière vintage des années 40 et 50.

En seulement quelques années, le groupe est devenu un phénomène mondial ayant déjà sillonné le monde entier avec ses fabuleuses reprises. Devant un public de tout âge, sensible aussi bien aux chansons pop-rock du moment qu’au bon vieux jazz, les PMJ donnaient ce soir-là leur premier show en Tunisie, une date qui s’avère aussi la première de leur nouvelle tournée mondiale.

Le groupe a ouvert le bal avec le tube planétaire ‘‘Bad romance’’ de Lady Gaga, mettant le feu dans la salle dès les premières minutes; assez difficile de rester assis face à cette énergie folle puisque le public s’est rapidement levé pour danser sur les rythmes endiablés du collectif qui a enchaîné avec ‘‘Are you gonna be my girl’’ de Jet, ‘‘Thriller’’ de Michael Jackson, ‘‘Radioactive’’ de Imagine Dragons, ‘‘I kissed a girl’’ de Katy Perry, ‘‘This love’’ de Maroon 5, ‘‘Chandelier’’ de Sia…

L’art de jongler avec les styles

Révélé au grand public grâce à Youtube où ils comptent aujourd’hui plus de 3.000. 000 abonnés, le groupe a dépassé les frontières du virtuel pour aller à la rencontre d’un public large. Sur leurs clips comme sur scène, les membres de PMJ se distinguent par une présence et un charisme hors normes, une énergie sans limite et un talent immense qui leur permet de jongler avec les styles et de questionner la mémoire tout en étant dans l’air du temps.

Postmodern Jukebox est aujourd’hui le seul groupe au monde à avoir cet énorme succès avec des reprises et rien que des reprises, on ne retrouve en effet aucune composition personnelle dans leur discographie, mais nul ne peut nier leur créativité et leur intelligence artistique.

Le temps de deux heures environ, le public tunisien a voyagé dans le temps et dans l’espace en compagnie d’une dizaine d’artistes accomplis.

Avant de quitter la salle sous les tonnerres d’applaudissements qui leur étaient réservés, les membres du collectif américain ont tenu à prendre un selfie avec leurs fans tunisiens pour immortaliser ce grand moment, promettant de revenir le plus tôt possible à la rencontre de ce public des plus chaleureux.

«Ce fut notre premier show sur le continent africain ! On a adoré chaque minute de cette soirée très spéciale ! Merci d’être venus et d’avoir fait la fête avec nous !», a écrit le groupe sur sa page officielle le lendemain de son concert à Jazz à Carthage.

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