La 8e édition de la Semaine nationale des produits biologiques tunisiens se tiendra , du 2 au 10 mai 2018, sous le thème : «L’agriculture biologique au cœur du développement durable».
Cette manifestation est organisée par la direction générale de l’agriculture biologique (DGAB), relevant du ministère de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, en collaboration avec ses différents partenaires, et s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie nationale du développement de l’agriculture biologique à l’horizon 2020.
Un savoir-faire ancestral à faire valoir
En Tunisie, le bio est en plein développement. Les professionnels du secteur sont très mobilisés autour de la DGAB. Leur vision est commune et leur ambition est de séduire le consommateur tunisien, tout d’abord, et de lorgner sur les marchés étrangers où le bio est de plus en plus en vogue et très demandé.
Plus qu’un effet de mode, consommer bio est devenu un mode de vie. Une pratique de plus en plus répandue. Une conviction enracinée chez des citoyens en quête d’une alimentation saine et durable.
L’habileté, la maîtrise et la compétence de l’agriculteur tunisien ne date pas d’hier et il ne va pas s’arrêter en si bon chemin. Des horizons se profilent devant son savoir-faire agraire hérité de ses ancêtres et ils vont aider créer des débouchés pour les produits biologiques tunisiens.
Le secteur de l’agriculture biologique en Tunisie cherche à bâtir un modèle soutenu par une meilleure gouvernance. Pour ce faire, la DGAB adopte une approche quadripartite, basée sur la protection de la santé du citoyen, la préservation de l’environnement, l’assurance d’une équité tout au long de la chaîne de valeurs et l’amélioration de la rentabilité économique des projets biologiques.
À cet effet, la DGAB est bien déterminée à aller droit aux buts prédéfinis. Le produit biologique tunisien doit refléter une qualité environnementale irréprochable, concilier le durable à l’économique et raconter, par sa qualité, un attachement infaillible au terroir. Il doit être perçu, également, comme une réponse aux enjeux écologiques et aux aspirations citoyennes, un pilier économique, un argument touristique et un levier du développement territorial durable.
Un programme ambitieux a ainsi été mis en place dans le cadre de la célébration de la semaine du bio. Outre des séminaires et des ateliers de réflexion portant sur «l’état d’avancement de la mise en œuvre de la stratégie bio en Tunisie» et «l’agriculture biologique et son ancrage dans le développement durable», un essai de circuit de bio-tourisme appelé «Toile d’araignée», à Bizerte, est programmé afin d’exploiter les d’opportunités offertes dans ce domaine par cette généreuse région.
En cette 8e édition, l’accent sera mis sur la notion de proximité. La DGAB va proposer au consommateur, les 8 et 9 mai, une expo-vente exclusive de produits biologiques certifiés AB, à l’avenue Habib Bourguiba, au centre-ville de Tunis.
Au menu, également, des actions de conscientisation et de sensibilisation à la préservation de l’environnement et des ressources.
La Tunisie leader agro-écologique africain d’ici 2020 ?
Parmi les multiples ambitions de la DGAB, on citera la dynamisation et la diversification de l’économie nationale à travers le développement et la valorisation du secteur de l’agriculture biologique.
Un Plan Bio et des stratégies pour la promotion du produit biologique sont en cours depuis 2015. Concrètement, 20 filières biologiques sont axées sur un large éventail de produits allant des traditionnels huile d’olive, dattes, figue de barbarie, aux nouveaux créneaux porteurs comme les plantes aromatiques et médicinales, les huiles essentielles, les légumes, l’arboriculture, les céréales et dérivés, l’aloe vera, le jojoba, mais également le lait, les viandes ovine, avicole, cunicole, les produits camelins, le miel, l’escargot, etc.
Le challenge de la DGAB est de s’investir davantage dans sa mission de promotion de l’AB et d’assurer un développement équilibré des filières bio.
Le produit biologique séduit, en Tunisie comme ailleurs. Il doit aussi relever le défi de la croissance.
Pour rappel, 5 bio- territoires ont été identifiés : Sejnene (Bizerte), Haouaria (Nabeul), Kesra (Siliana), Mejel Bel Abbes (Kasserine) et Hazoua (Tozeur) sont tant de destinations supposées devenir des zones pilotes spécialisées en agriculture biologique.
Des circuits de bio-tourisme sont programmés qui intégreront produits et exploitations biologiques pour créer une nouvelle dynamique socio-économique.
Parallèlement, les superficies dédiées à l’agriculture bio se multiplient et dépassent les 370.000 hectares et le nombre d’opérateurs dans le secteur s’élève à plus de 4.700. L’exportation d’huile d’olive bio rapporte, actuellement, une recette de 430.000 DT à la Tunisie. Ce n’est pas beaucoup, mais la dynamique est bonne, car l’agriculture biologique est désormais perçue comme une activité rentable et génératrice d’emplois. Elle est, aussi, davantage tournée vers les circuits de proximité entre consommateurs et producteurs.
Par ailleurs, les produits bio intéressent les opérateurs des TIC, d’où la profusion des projets numériques et les sites de e-commerce spécialisés dans la vente des produits bio qui renforcent la dynamique d’un secteur prometteur et qui s’adapte bien aux tendances digitales.
Il y a 54 ans, la Tunisie, Etat souverain et indépendant, nationalisait ses terres. Aujourd’hui le pari est d’aller vers l’avant de faire en sorte que l’agriculture ait les meilleures perspectives d’exploitation tout en respectant notre santé et la durabilité de notre environnement.
I. B. (avec communiqué).
Comment accroître les exportations tunisiennes de produits bio?
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