Abdelhamid Jlassi, dirigeant d’Ennahdha, a estimé que le parti islamiste assume lui aussi une responsabilité dans les problèmes que connaît la Tunisie depuis la révolution de janvier 2011.
De passage à « Le pays aujourd’hui » sur la Radio nationale, mardi 8 mai 2018, Abdelhamid Jlassi a indiqué qu’Ennahdha est ouvert à toute alliance avec d’autres partis ou listes indépendantes pour constituer des conseils municipaux, ajoutant que son parti ne pourra gouverner la Tunisie, dans les dix années à venir, que dans le cadre d’un consensus politique, et ce à cause de la crise aiguë que connait le pays actuellement.
Traduire : le parti islamiste est assuré de rester au pouvoir au moins pour une décennie supplémentaire et il fait l’aumône aux autres partis d’accepter de s’allier à eux pour continuer à gouverner le pays.
«Nidaa Tounes n’est pas encore un parti politique. Il est une sorte de machine politique», a aussi déclaré Abdelhamid Jlassi.
Concernant la mise en oeuvre prochaine de l’Accord de Carthage 2, le dirigeant islamiste a indiqué que les discussions sur la composition de la nouvelle équipe gouvernementale devant conduire le pays au cours de la prochaine étape sont toujours en cours, ajoutant : «On a besoin aujourd’hui d’une volonté politique partagée par toutes les parties pour mettre en route de grandes réformes».
M. Jlassi a, par ailleurs, indiqué que le gouvernement d’union nationale ne doit pas être tenu pour seul responsable des difficultés actuelles de la Tunisie, assurant que l’équipe gouvernementale, dirigée par Youssef Chahed, n’a pas reçu tout le soutien politique nécessaire et qu’elle fait face à de nombreuses attaques de la part même de ses supposés alliés.
Le dirigeant islamiste estime que le parti Ennahdha, dirigé par Rached Ghannouchi, assume lui aussi sa part de responsabilité dans la détérioration de la situation en Tunisie depuis 2011.
E. B. A.
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