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Tunisia Factory : Le jeune cinéma tunisien présent à Cannes

L’équipe Tunisia Factory qui sera à l’ouverture de la Quinzaine des réalisateurs à Cannes, a donné un point de presse, le samedi 5 mai 2018, à la Cinémathèque Tunisienne pour dévoiler les 4 courts-métrages tunisiens sélectionnés dans ce prestigieux festival.

Par Fawz Ben Ali

Après Nordic Factory (2013), Chile Factory (2015), South Africa Factory (2016) et Lebanon Factory (2017), la Quinzaine des réalisateurs invite la Tunisia Factory pour la 50e édition de cette section parallèle du Festival de Cannes qui aura lieu du 9 au 19 mai.

Une nouvelle manière de produire des films

Le Centre national du cinéma et de l’image (CNCI) et Le Groupement solidaire de sociétés de production (représenté par Dora Bouchoucha, Habib Attia, Lina Chaabane, Omar Ben Ali, Khaled Mechken et Ridha et Selma Thabet) se sont associés pour lancer ce nouveau concept de fabrique cinématographique tunisienne.

Chiraz Laatiri et Dora Bouchoucha.

«Tunisia Factory a pour objectif d’accompagner de jeunes talents tunisiens dans leurs premiers pas dans la réalisation et les propulser au devant de la scène internationale en leur offrant cette opportunité inédite de projeter leurs films à Cannes», explique la productrice Dora Bouchoucha.

Ainsi, 4 réalisateurs tunisiens ont été choisis parmi les 12 présélectionnés, il s’agit de Mariam Al Ferjani (qu’on a connue en tant qu’actrice dans ‘‘La belle et la meute’’), Anissa Daoud (grande actrice qui signe son premier film de fiction), Rafik Omari et Ismaïl Louati.

Dora Bouchoucha et l’équipe du projet. 

Ces quatre réalisateurs tunisiens ont collaboré chacun avec d’autres réalisateurs venant d’autres cultures (France, Iran, Afghanistan et Sri Lanka).

Ne se connaissant pas auparavant, les 4 couples de réalisateurs ont dû travailler à distance pendant 3 mois sur l’écriture des scénarios avant de passer au tournage et au montage qui ont eu lieu en 5 semaines pour donner naissance à 4 films de 15 minutes chacun : ‘‘Omerta’’ de Mariam Al Ferjani, ‘‘Leila’s blues’’ d’Ismaïl Louati, ‘‘L’oiseau bleu’’ de Rafik Omrani et ‘‘Best day ever’’ d’Anissa Daoud.

«Ce fut un challenge énorme et une aventure ardue !», a souligné Mme Bouchoucha, tout en expliquant à quel point il n’était pas facile de trouver du financement, sélectionner les artistes et concrétiser le projet en si peu de temps. «En plus d’être un pari, c’est la première fois qu’un projet réunit autant de producteurs tunisiens investissant temps et argent pour sa réussite», a ajouté la célèbre productrice qui a été associé à de nombreux films à succès tunisiens.

De sa part, Chiraz Laatiri (directrice du CNCI) a salué ce concept de croisement entre les cultures qui représente une initiative importante pour le rayonnement du cinéma tunisien au-delà de nos frontières.

Vers une visibilité exceptionnelle

Habitués au genre documentaire, au cinéma d’animation ou encore à être seulement devant la caméra, les quatre artistes tunisiens sélectionnés ont dû trouver un terrain d’entente avec leurs associés étrangers pour écrire des histoires 100% tunisiennes avec tout ce que cela impose comme casting et dialogues tunisiens.

Avec des thématiques universelles comme la violence familiale, l’immigration illégale, la jeunesse marginalisée, les enfants malades… les 4 films sont restés ancrés dans un cadre local où l’on déchiffre facilement l’identité tunisienne notamment à travers la musique et la danse populaires, les habits, ou encore les quartiers typiquement tunisiens.

Les jeunes pousses du cinéma tunisien. 

«La Tunisie est le premier pays arabe qui s’est révolté contre la tyrannie et le seul à arriver à conserver le souffle qui a animé le printemps arabe. Nous avons voulu y aller pour regarder de plus près et apprécier l’aspiration des réalisateurs émancipés du régime déchu», explique Edouard Waintrop, le directeur artistique de la Quinzaine des réalisateurs.

Ainsi, à travers cette visibilité exceptionnelle qu’offre La Quinzaine, nos jeunes artistes tunisiens pourront rencontrer des représentants de l’industrie internationale du cinéma afin de concrétiser leurs futurs projets, à savoir les premiers longs-métrages qu’ils s’apprêtent à réaliser.

Les 4 courts-métrages sortiront dans les salles tunisiennes à partir d’aujourd’hui, mercredi 9 mai, et seront présentés le même jour à l’ouverture de la Quinzaine des réalisateurs à Cannes.

Les salles : Le Rio, l’ABC, le Parnasse, l’Institut français de Tunisie (centre ville de Tunis, Ciné-Amilcar (Manar 1), Ciné-Mad’art (Carthage), Le Majestic (Bizerte) et Ciné-Star (Monastir).

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