Le Club africain (CA) et l’Etoile sportive du Sahel (ESS) vont se retrouver à Radès aujourd’hui, dimanche 13 mai 2018, à partir de 15 h, pour la grande finale de la Coupe de Tunisie 2018. Sous haute sécurité
Par Hassen Mzoughi
C’est la première entre ces deux clubs depuis… 44 ans et la 4e après 1963 (0-0, 2-1 pour l’ESS), 1967 (2-0 pour le CA) et 1974 (1-0 pour l’ESS).
Si l’Espérance sportive de Tunis (EST) détient le record de victoires en finale (14), le CA et l’ESS sont deux habitués émérites de cette épreuve avec respectivement 12 et 10 trophées, mais aussi un record de finales perdues (13 pour le CA et 9 pour l’ESS).
Il s’agit donc en somme cet après-midi d’un duel de «spécialistes» entre le tenant (CA) et le vainqueur de l’édition 2015 (ESS), que l’on espère prometteur, à quelques jours de l’aventure mondiale de l’équipe de Tunisie.
Le miracle clubiste
Le CA disputera cette année sa troisième finale consécutive : 2016 perdue 2-0 devant l’Espérance et 2017 remportée 1-0 face à l’Union sportive de Ben Guerdane (USGB).
Le CA a accompli un vrai miracle cette saison. D’une équipe reléguable fin décembre 2017 (12e), il a réalisé une remontée spectaculaire, terminant dauphin de l’Espérance. Personne n’y croyait en pleine crise du club avant et après le départ du président du CA, Slim Riahi, mais un grand club sait se sortir de l’adversité. Le cadre technique, Kamel Kolsi puis Bertrand Marchand, a su remotiver des joueurs occupés à déclencher des grèves, qu’à jouer au football.
Les clubistes ont donc appris à tempérer leur ambition, se préoccupant d’abord de quitter la zone rouge. Comme la course au titre n’était pas leur tasse de thé et la Coupe de la CAF se transformant en un cauchemar, il restait à focaliser sur la coupe, l’épreuve de prédilection du CA. La deuxième place du championnat et la présence en finale sont déjà un bilan satisfaisant. Une victoire tout à l’heure aura allure d’un authentique exploit.
La confiance règne au sein d’un groupe qui ne jouera pas sous grosse pression. De plus, les atouts sont là, à commencer par le sauveur Saber Khalifa, avec les talentueux Ghazi Ayadi et Ahmed Khalil.
Kheireddine Madoui choisit la Coupe
Le contraire de l’ESS, profondément frustrée, inconsolable, au terme d’une saison truffée de flops dans la course aux titres continental et national. Reste la Coupe de Tunisie comme ultime consolation.
L’ESS se retrouve pour la 4e fois en finale depuis 2011, avec 3 finales gagnées devant respectivement le Club sportif sfaxien (2012, 2014) et le Stade Gabésien (2015) et une perdue devant l’Espérance en 2011.
L’entraîneur Kheireddine Madoui a visiblement mis le paquet sur la Coupe, laissant au repos pas moins de 7 joueurs lors des deux dernières journées du championnat. Cette option se défend et le technicien algérien a décidé, avec probablement l’accord des dirigeants, de jouer la Coupe à fond.
Il comptera sur un groupe solide mais le seul hic c’est l’indigence en attaque. Gros problème en fait et dans une finale cela risque de peser.
Sous haute surveillance
Les supporteurs du CA ont largement partagé l’appel au boycottage de ce match, car, toujours furieux contre «l’ordre policier», suite au décès de l’un des leurs, Omar Laabidi, le 1er avril, à proximité du stade de Rades.
Des groupes de supporteurs semblent prêts à en découdre avec les agents de l’ordre qui sécuriseront la finale. Raison pour laquelle de grands préparatifs d’ordre sécuritaire ont précédé cette finale. Tenant compte des risques de dérives, les autorités ont pris des mesures exceptionnelles, comme la neutralisation des gradins principaux du stade (sans spectateurs).
C’est dans cette atmosphère pas tout à fait apaisée que se déroulera la finale de la Coupe.
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