Ridha Charfeddine, Mehdi Lajimi et Ali Boumnijel.
Entre sa honteuse défaite contre l’Union sportive de Ben Guerdane (2-1), jeudi dernier, et sa déroute (4-1) en finale de la Coupe de Tunisie, hier, dimanche 13 mai 2018, face au Club africain (CA), l’Etoile sportive du Sahel (ESS) a vécu une semaine douloureuse. Un dur retour sur terre…
Par Hassen Mzoughi
Les Etoilés regretteront forcément une saison très compliquée, conclue sur un nouveau fiasco.
Partis avec le pari d’accrocher la Ligue des champions et de gagner la Coupe de Tunisie, les Etoilés ont échoué sur les deux tableaux. À cause de problèmes essentiellement d’ordre administratif.
Le point de rupture a été l’humiliante défaite, début novembre 2017, au Caire, devant Al Ahly (6-2) en demi-finale retour de la Ligue des champions. Le président du club, Ridha Charfeddine, pris de panique, écarte les deux entraîneurs assistants Ridha Jdey et Seif Ghezal, mais garde Hubert Velud. Première erreur tactique. Il nomme ensuite Ali Boumnijel au poste de premier adjoint avant de dégager le technicien français quelques jours plus tard. Deuxième erreur tactique. Ensuite il nomme Ali Boumnijel premier entraîneur et Kaies Zouaghi comme adjoint. Encore une bourde, immédiatement suivie, début décembre, d’une première défaite à domicile face au Club sportif sfaxien (CSS).
Encadrement quasi-absent
Pendant ce temps c’est pratiquement le vide technique! Ridha Charfeddine et le président de section football, nouvellement désigné, Mehdi Lajimi, pensaient avoir repris la situation en main. Erreur! Quant à la «réorganisation» du club, annoncée en grandes pompes en décembre dernier, elle est renvoyée aux calendes grecques.
En fait le laxisme est la règle. La preuve toute récente, ce match perdu face à Ben Guerdane. Kheireddine Madoui n’a pas pris seul la décision d’aligner une équipe de réservistes, soi-disant pour ménager les titulaires en vue de la finale de la Coupe de Tunisie. Résultat : l’ESS a pris une gifle (4-1). Plus grave, l’absence de jeu, d’idée directrice, de réaction d’amour propre. On sentait les joueurs perdus et un peu trop sur leurs nerfs, trop occupés à discuter avec l’arbitre qu’à jouer au football. Conséquence d’un d’encadrement presque absent, les responsables étant plutôt occupés, eux aussi, par la plainte à remettre à la Fifa!
Avec un effectif sans consistance, Kheireddine Madoui s’est contenté de gérer le quotidien.
Trois joueurs de base partis, sans être remplacés
Le départ précipité du milieu défensif Mohamed Amine Ben Amor, du latéral droit Hamdi Naguez et de l’avant-centre Diogo Acosta, trois joueurs de base, a ajouté à la crise, en affaiblissant les trois compartiments de l’équipe.
Pour le président du club, le retour sur investissement de ces joueurs était beaucoup plus urgent que l’impact technique de leur transfert. Ils n’ont jamais été convenablement remplacés. Ni Alaya Brigui et Wajdi Kechrida pour ce qui concerne le poste d’arrière-droit, ni Mohamed Methnani pour le rôle de demi-défensif et Amr Marei à la place de Diogo Acosta n’ont réussi à redonner l’équilibre indispensable à l’ensemble.
Arrivé dans ce contexte, Kheireddine Madoui a métamorphosé le jeu de l’ESS, préférant la sécurité défensive et la progression en contre-attaque. Cette formule n’a pas aidé l’équipe à émerger : 8 points ramassés seulement sur 18 possibles lors des 6 derniers matches du championnat, uniquement 1 but marqué en 3 matches à l’extérieur sur les 6 derniers de Ligue 1.
Avec le manque de sérénité, de rigueur et de réalisme, toute la faiblesse de l’ESS a éclaté au grand jour hier après-midi à Radès.
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